Pauline Ferrand-Prévot : « Si je me suis engagée sur deux épreuves, c’est pour performer ! »

Pauline Ferrand-Prévot, c’est la star du cyclisme féminin. Championne du monde sur piste, sur route et en VTT ; elle se lance le défi incroyable de s’aligner à Rio, sur le parcours VTT et sur la course en ligne. Dans les travées du vélodrome de Saint Quentin en Yvelines, Lepape-Info a pu s’entretenir avec elle.

Lepape-info : Pauline, comment vous-sentez-vous au moment d’entrer dans la préparation de ce défi olympique incroyable ?

Pauline Ferrand-Prévot : En fait, j’essaie de ne pas trop focaliser. J’ai eu une petite blessure qui m’a finalement permis de souffler cet hiver. Je suis surtout concentrée sur mon début de saison sur route. Ce qui est en fait la meilleure préparation possible.

Lepape-info : Entre l’épreuve route et l’épreuve VTT, y’a-t-il tout de même une priorité ?

P.F-P : Non. C’est difficile de choisir pour quelqu’un comme moi qui a toujours tout fait depuis tout jeune. Il faudra arriver en forme, vraiment. Pour l’épreuve sur route, on sait que cela peut être aléatoire, le but sera de faire la meilleure course possible. Sur le VTT j’espère vraiment pouvoir rapporter une médaille. J’ai obtenu des titres dans toutes les disciplines. Si je me suis engagée sur les deux c’est pour performer. Par pour en délaisser l’une ou l’autre.

Lepape-info : Le parcours route, comme chez les garçons, est assez particulier ?

P.F-P : C’est vrai qu’il est particulièrement difficile, il va falloir être polyvalent. Il y a du plat, des pavés, des montées rapides, des montées longues. Tout cela ça me va. Moi la polyvalence, c’est ma force. C’est un parcours que j’apprécie. Même si on a l’impression que les organisateurs ont essayé d’y placer tout ce qu’il était possible de mettre !

Lepape-info : Pour le parcours VTT, vous avez des conditions de travail optimales ?

P.F-P : Oui la fédération a reproduit les passages les plus techniques dans le sud près de chez moi. C’est parfait. Surtout qu’il s’agit là d’un parcours très technique, avec des conditions extrêmes jusque dans les revêtements, avec de la terre.  J‘ai déménagé dans le sud pour pouvoir bénéficier au maximum de ces infrastructures.

Lepape-info : Ce double challenge a-t-il une incidence sur votre préparation ?

P.F-P : J’ai une équipe pro qui me laisse gérer ma préparation. Pour eux aussi, un titre olympique c’est intéressant. Je fonctionne par bloc. Ma première partie de saison est focalisée sur les classiques. En mai j’enchaînerai sur le VTT, sans doute jusqu’aux jeux. Mais les deux parties se complètent. La route m’apporte de la puissance, le VTT fait travailler mon explosivité.

Lepape-info : Sur route, à Rio, vous aurez une équipe à votre service ?

P.F-P : A 3 ou 4 (les quotas d’équipières par pays n’ont pas encore été définis – NDLR), c’est difficile d’avoir un contrôle sur la course. Mais vu le nombre d’équipières par pays, personne ne pourra le faire. De plus, les équipiers, sur un circuit aussi escarpé, cela a moins d’importance, cela se jouera à la pédale. Ceci dit, on a un beau collectif, on s’entend bien. Donc si les filles peuvent m’aider sur les parties roulantes du début, et s’il y en a une qui peut me suivre le plus loin possible, c’est parfait.

Lepape-info : Vous avez un petit peu de notoriété. Le cyclisme féminin a besoin d’une locomotive médiatique, les J.O c’est l’occasion unique.

P.F-P : Oui, les J.O dans la vie d’un athlète c’est incroyable. C’est une fois tous les 4 ans, on ne peut pas se louper. Après je ne me mets pas la pression outre mesure. Je fais les choses le plus simplement possible. Je sais que je suis attendue. Mais moi, je n’attends pas qu’on s’occupe de moi. Je fais mon job. Et si mes succès peuvent servir le cyclisme féminin c’est bien. En attendant, il faut travailler pour les obtenir…

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