Le jargon du peloton

Le Tour de France suit sa route et chaque jour à la télévision et on y entend d'étranges expressions. Glossaire non exhaustif à usage de ceux qui s’apprêtent à fréquenter les pelotons de courses.

Peloton cyclisme vélo

A la pédale

Une course qui se joue à la pédale est une course où les considérations tactiques, le travail d’équipier et plus encore les soucis mécaniques ne sont pas intervenus : les adversaires ont joué franco et le plus fort a gagné.

L’autobus (ou Gruppetto)

L’autobus regroupe dans les épreuves de montagnes les coureurs attardés qui vont rouler ensemble en réglant collectivement l’allure de manière à terminer dans les délais.

Avoir un bon de sortie

Un coureur qui peut s’échapper sans que le peloton ou les leaders lui collent aux basques, a « un bon de sortie ». C’est un coureur qui ne représente pas un danger au classement général et qu’on laisse avec bienveillance sortir du peloton.

Avoir la pancarte

Un coureur qui a la pancarte n’est ni plus ni moins qu’un favori supposé de la course. Ce qui signifie qu’il sera surveillé comme le lait sur le feu et qu’au moindre mouvement ses adversaires lui colleront – s’ils le peuvent – à la roue.

Chasse patate

Un coureur ou un petit groupe en « chasse patate » est parti à la poursuite d’échappée sur lesquels il ne revient pas, sans non plus se faire reprendre par le groupe précédent. Sans espoir de revenir sur la tête, ses efforts sont vains et coûteux.

Coup de cul

Un coup de cul est une petite pente de très courte durée, mais dont l’aspect abrupte contraint les coureurs à lever les fesses de la selle.

Danseuse

C’est la position du coureur lorsqu’il n’est pas assis sur la selle mais qu’il se dresse debout sur les pédales.

Du monde sur le toit

Il y a « du monde sur le toit » quand suite à une chute collective importante, il y a au sol un amoncellement de coureurs blessés et de vélo.

En avoir sous la pédale

Se dit d’un coureur qui parait très à l’aise et dont on suppose qu’il lui reste pourtant encore davantage de forces.

Faire de la patinette

Se dit d’un coureur qui passe un moment au cœur du peloton à l’abri du vent en bénéficiant de l’aspiration. Le coureur ainsi placé effectue un effort minimal. On peut également employer les expressions « rester au chaud » ou « rester dans les rondins. »

Faire le frein

Se porter avec quelques équipiers à l’avant d’un groupe afin de le ralentir sciemment, dans le but de favoriser l’échappée dans laquelle se trouve un compagnon.

Flinguer

Quand on attaque un adversaire par surprise, d’une manière suffisamment sèche pour le laisser sans réaction, on dit qu’on le « flingue ».

Fumer la pipe

Un coureur qui fume la pipe est un coureur qui apparait particulièrement à l’aise durant la course.

La giclette

Un coureur ayant la giclette est un coureur ayant dans les jambes l’énergie pour placer une attaque sèche, violente et rapide.

Les grosses cuisses

Suite aux efforts des jours précédents, un coureur dont les muscles n’ont pas eu le temps de se décontracter a « les grosses cuisses. »

Mettre la flèche

Un coureur qui met la flèche est un coureur qui n’en pouvant plus, abandonne sur le bord de la route. On utilise également l’expression « bâcher ».

Mettre le nez à la fenêtre

Quitter sa position tranquille au cœur du peloton pour venir à l’avant observer le déroulement de la course, voire pour placer quelques accélérations dans le but de tester ses adversaires.

Mettre tout à droite

Mettre  « tout à droite » signifie dégainer son plus gros braquet soit le grand plateau et le petit pignon. Ainsi la chaîne est à sa position la plus à droite possible. Quand un coureur met un gros braquet, tout à droite ou presque, on dit qu’il met «  de la braquasse ».

Mettre tout à gauche

Opter pour le plus petit braquet possible, soit le grand pignon et le petit plateau. Un coureur qui n’arrive plus à pédaler avec tout à gauche n’a plus qu’une solution : mettre pied à terre. On dit d’un coureur qui opte pour un braquet très petit, qu’il roule avec un braquet d’asthmatique.

Passer par la fenêtre

On dit d’un coureur qui est décroché d’un groupe ou d’un peloton qu’il « passe par la fenêtre ». Et quand le cycliste est lâché violemment, en perdant très rapidement du terrain, on parle de « prendre un éclat »

Prendre la bonne

Se glisser dans l’échappée qui se disputera la gagne à l’arrivée

Ratonner

Un coureur qui ratonne, est un coureur qui, dans une échappée ne participe pas à l’effort collectif, reste planqué dans les roues et n’en sort que pour cueillir la victoire au nez et à la barbe de ces compagnons d’échappée. C’est en général très mal vu, dans un milieu où les réputations se font vite. On parle également de « sucer les roues ».

Se mettre à la planche

Se dit d’un équipier qui va donner toutes ses forces au service de son leader ou du groupe dont il fait partie : pour creuser un écart, revenir sur des échappées ou sur le peloton après un incident.

Sortir en facteur

Attaquer l’air de rien, sans détermination affichée, d’une manière qui n’impressionne pas les adversaires. Par bluff ou par concours de circonstance, il n’est pas rare que les attaques en facteur paient aussi.

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