De Toutes nos Forces : un film où sport et famille dépassent le handicap

Au cinéma le 26 mars 2014, De Toutes nos Forces met en scène un père – Jacques Gamblin – et son fils handicapé – Fabien Héraud – qui décident de participer ensemble à l’Ironman de Nice. Un film de Nils Tavernier porteur d’espoir et d’un autre regard sur le handicap.

Qu’on se le dise : il ne faut pas aller voir De Toutes nos Forces en espérant un scénario à rebondissements. Avant d’entrer dans la salle, on sait déjà tout de l’histoire, ou presque. Elle s’inspire en fait de celle de Dick Hoyt. Cet Américain qui, avec son fils Rick infirme moteur cérébral, a déjà couru des dizaines de marathons et Ironmans. Leur méthode : le père tire un bateau en nageant, pédale avec son fils sur un siège à l’avant de son vélo, et pousse le fauteuil roulant en courant.

Dans ce film de Nils Tavernier, c’est cette même méthode que vont utiliser les deux héros masculins, sur proposition du plus jeune, Julien. Formidablement incarné par Fabien Héraud, ce jeune homme qui s’apprête à fêter ses 18 ans, est cloué dans un fauteuil roulant, surprotégé par sa mère (Alexandra Lamy) et délaissé par son père (Jacques Gamblin).

Il lui faudra d’abord de la détermination pour convaincre son père de participer à l’Ironman de Nice avec lui. Une « course de dingue », pour laquelle les gens « s’entraînent 20 heures par semaine pendant des mois, avec une détermination sans bornes », comme le lui martèle Paul. Puis il lui faudra de la persévérance pour persuader les organisateurs de l’événement de le laisser concourir et de lui attribuer le précieux sésame : le dossard 2551. Enfin il lui faudra de l’obstination à l’entraînement, parfois dans le froid, le vent et sous la pluie, pour relever ce challenge et aller au bout d’une expérience autant sportive qu’humaine.

Les sportifs – a fortiori les triathlètes – se régaleront probablement de la sueur laissée par Paul, tant en préparation autour de chez lui à Annecy, que le jour J à Nice. Ils apprécieront les somptueuses images aériennes de l’Ironman. Ils partageront les moments de doute et d’épuisement, qui alternent avec les périodes d’euphorie.

Mais « De Toutes nos Forces » ne s’adressent pas qu’aux sportifs. C’est avant tout l’histoire d’une famille qui se reconstruit autour d’un projet. D’un jeune adulte qui veut qu’on cesse de le considérer comme un enfant et un être trop fragile. D’un père qui découvre que son fils a plus de choses à lui apprendre qu’il ne le pensait. D’une mère qui voit grandir son enfant, et retombe amoureuse de son mari.

On ira donc voir ce film pour la force des sourires et des regards qui vaut bien plus que de longs discours. Pour cette leçon de vie qui devrait faire écho à de nombreuses familles, qu’elles soient concernées ou non par le handicap. Et c’est peut-être cela, la plus belle réussite du réalisateur. 

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