Marathon Vert de Rennes 2013 : le sourire de l’équipe Défi

S’il fallait des visages pour illustrer la notion de partage, ceux de l’équipe Défi en seraient probablement une des plus belles illustrations. Cinq personnes handicapées ont couru, en relais, le marathon de Rennes 2013. Poussées dans une joëlette par des coureurs au grand cœur.

Marathon Vert Rennes 2013

Il y a des sourires qui en disent long. Parfois plus que des chronos. Des sourires qui respirent la sincérité, la simplicité. Comme ceux qui illuminaient les visages de Guillaume, André, Marc, Pascal et Thierry, ce samedi 2 novembre 2013, veille de départ du troisième marathon Vert de Rennes. Ces cinq solides gaillards présentaient avec entrain ceux qu’ils appellent leurs « chefs d’équipes ». Autrement dit les cinq personnes handicapées qu’ils ont décidé de « faire courir », en relais, ce dimanche, au moyen d’une joëlette. « Ce sont elles qui nous donnent le rythme, explique André. On leur donne une cloche pour se signaler aux autres coureurs. Et au final, elles sont aussi fatiguées que nous. Parce qu’elles encouragent, observent, bougent, et vivent les choses à fond ».

« Anciens de l’armée de l’air, anciens sportifs, mais pas forcément coureurs à pied », les membres de l’équipe Défi donnent ainsi de leur temps depuis trois ans et demi. Une vingtaine de courses par an, en France mais aussi à l’étranger (Lausanne, Genève…). Ils sont toujours trois autour de la joëlette, « comme une patrouille » : un devant, un derrière, et un autre à côté, pour gérer notamment les ravitaillements. « Celui qui est devant est le guide, car derrière, on ne voit pas du tout la route. On passe notre temps à discuter, à échanger ». Et à se relayer.

Marathon Vert Rennes 2013Sur l’épreuve rennaise, ces coureurs solidaires ont prévu de boucler l’épreuve en 4h30 environ. « Mais on n’est pas du tout là pour le chrono. Au passage de relais, il faut installer la nouvelle personne dans la joëlette. Et si cela prend plus de temps que prévu, ça n’a pas d’importance. Il faut avant tout que toutes soient bien, et que ce soit un vrai bonheur pour elles ». Et André de poursuivre : « Physiquement, c’est un effort particulier pour nous. On n’utilise pas les bras. Au départ, on s’est entraîné pendant six mois avec des sacs de ciment ».

Désormais, leur organisation est bien rodée et ça se sent, ce dimanche matin, sur la ligne de départ. Il est 9 heures, le jeune Damien est installé, la caméra fixée pour offrir des souvenirs probablement précieux aux participants, l’équipe peut s’élancer, un quart d’heure avant le reste du peloton (voir le compte-rendu). « C’est toujours magique pendant la course. Les gens nous encouragent énormément, notamment les valides qui nous doublent, et même les personnes de l’Elite quand elles nous rattrapent ».

Au 30ème kilomètre, là où de nombreux coureurs commencent à grimacer, la fine équipée, elle, a toujours la même « banane ». A peine le temps de lancer un « tout va très bien », de piocher un peu d’énergie au ravitaillement pour celui qui a les bras libres, et c’est reparti.

Il est un peu plus de 13h35 quand l’équipe Défi boucle son marathon, chaleureusement applaudie par le public. Au final, chaque coureur aura parcouru entre 24 et 35 kilomètres à lui seul. Sur l’aire d’arrivée, tout le monde se regroupe. Les relayeurs, leurs « chefs d’équipes » et leurs familles. Timidité oblige, Mathéo, 10 ans, n’est pas très loquace. Mais « oui », il a apprécié cette course, qui était pour lui une première. Damien, qui vivait lui cette expérience pour la deuxième fois, semble également partant pour renouveler l’aventure. Quant à la maman de Nathalie, elle n’hésite pas : « C’est génial ! ». Un cri du cœur qui en dit long, mais peut-être pas autant que son sourire. Ce genre de sourire communicatif qui donne des ailes et se fait sentir, comme le dit si bien André, « comme sur un tapis volant »

Quelques photos de l’équipe Défi sur le marathon Vert 2013

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