Les résultats du 80 km du Mont-Blanc (Chamonix, 74), le 24 juin 2016

C’est l’événement sportif du week-end à Chamonix, le Marathon du Mont-Blanc. Mais avant l’épreuve éponyme du dimanche, place ce vendredi aux 80 km. Un trail exigeant tant mentalement que physiquement pour les coureurs qui ont une nouvelle fois "bataillé", sous une chaleur accablante, pour conclure la course.

Il fallait se lever tôt, ce vendredi, pour assister au départ des coureurs. Alors que la ville de Chamonix dort encore, à quelques encablures de son centre-ville (juste en face de la mairie), une foule s’amasse : frontale vissée sur la tête, chaussures de trail aux pieds, bâtons, ainsi que l’indispensable équipement de ravitaillement. Pas de doute, il s’agit là des participants à la course des 80 km du Mont-Blanc. Sur la place du triangle de l’amitié (fraternisant le symbole de l’amitié entre la France, l’Italie et la Suisse) ce sont environ 1000 coureurs qui s’apprêtent à prendre le départ. La concentration se lit déjà sur les visages de certains mais il y règne une atmosphère bienveillante et bon-enfant qui réchauffe les esprits (et les corps) dans la fraîcheur matinale.

Le 80 km du Marathon du Mont-Blanc est un défi technique…

Il est 4h et une marée de frontale s’élance à pleines enjambées sur ce parcours dont l’exigence fait la renommée. Bien que le parcours emprunte exclusivement des sentiers de randonnée, il serait injuste de ne pas s’en méfier. Certaines portions du parcours se révèlent ardues et l’altitude (fréquemment entre 2000 jusqu’à 2600 m) nécessite une certaine acclimatation. Sans compter des conditions météorologiques qui changent rapidement. En ce 24 juin 2016, la course fut particulièrement difficile puisqu’il régna une chaleur étouffante pendant toute la durée de la course. Même les plus entraînés comme Diego Pazos ont semblé souffrir : « C’est vrai qu’il fait chaud. Je pense qu’il y a beaucoup, beaucoup de monde qui peut souffrir de ces conditions. J’ai de la chance d’être arrivé maintenant (ndlr : un peu après 14h), ça commençait à être dur ». Caroline Chaverot, 1ère femme au classement, déclare : « j’étais bien pendant un moment, après j’ai eu très, très chaud. Dans la montée du Montenvers j’ai même vomi, j’ai du m’allonger 3 minutes. Maintenant ça va mieux, c’est assez miraculeux. J’ai souffert mais en tout cas c’était un magnifique parcours ».

En effet, malgré un léger changement de programme, les paysages sauvages de la région étaient fièrement exposés. Forcément la vue directe sur le Mont-Blanc était obligatoire, entre les grands névés et les grands balcons, l’épreuve offre une scène sans commune mesure à ses athlètes. Il valait bien la peine pour les coureurs de lever la tête quelques secondes, afin de contempler les divers panoramas entre Brévent, Vallorcine, Emosson… Les mots de Guillaume Beauxis à son arrivée parlent d’eux-même : « Le parcours était magnifique, il n’y a rien d’autre à dire ».

Mais également une véritable épreuve psychologique et physique pour les coureurs

Si l’on compare les chronos de l’édition précédente, il n’y a pas photo. L’épreuve à été plus longue, mais plus coriace en raison d’une chaleur accablante. Tout de même, elle n’a pas empêché d’assister à une belle compétition. De manière générale, le noyau dur s’est constitué autour d’un top 10 de coureurs au rythme élevé et se tenant à 10 minutes d’écart d’intervalle à peu près.

Diego Pazos a dominé largement l’épreuve de bout en bout, parvenant à garder son écart de plus de 12 minutes avec Guillaume Beauxis, second de l’épreuve. Belle surprise, Rémy Berchet, se hisse en 3ème place et conclut le podium masculin. La « mutante » Caroline Chaverot, comme la désigne Maïlys Drevon sa dauphine du jour, surclasse toute opposition dans sa catégorie et finit 6ème du scratch, creusant l’écart jusqu’à plus de 2 heures avec Maïlys Drevon. La chinoise Li Dong clôture le podium féminin en 15h, poussive sur toute une partie du parcours, elle finit loin derrière ses deux rivales du jour.

Le 80 km du Mont Blanc, marque les esprits et apparaît comme un défi personnel. Rémi Berchet affirme même qu’il s’agit là « du parcours le plus dur que j’ai pu faire jusqu’à présent. Tout est long, les montées sont longues, les descentes également. C’est glissant, c’est caillassé, on a jamais le temps de se reposer même quand on pose le pied à terre ». Une impression qui résume l’avis général, celui d’une course exigeante marquant au fer rouge cette épreuve comme l’une des reines de ce week-end sportif à Chamonix.

Le classement du 80 km du Mont Blanc

  • Hommes
  1. Diego PAZOS (SUI), 10:52:45
  2. Guillaume BEAUXIS (FRA), 11:05:10
  3. Rémi BERCHET (FRA), 11:16:14
  4. Vivien REYNAUD (FRA), 11:25:27
  5. Sacha DEVILLAZ (FRA), 11:30:10
  6. Petr ZAKOVSKY (CZE), 11:46:31
  7. Lionel POLETTI (FRA), 11:47:48
  8. Pierre MINARY (FRA), 11:50:59
  9. Sébastien CHAIGNEAU (FRA), 11:57:35
  10. Thierry FRANCOIS (FRA), 12:02:12
  • Femmes
  1. Caroline CHAVEROT (FRA), 11:40:59
  2. Maïlys DREVON CE (FRA), 14:34:11
  3. Li DONG (CHN), 15:16:07
  4. Helen BLATTER (SUI), 15:51:13
  5. Sarah WILLIS (USA), 15:55:57
  6. Alexandra EARLE (USA), 16:07:55
  7. Laurie ATZENI (FRA), 16:13:21
  8. Delphine BIOLLAZ (FRA), 16:25:11
  9. Christelle BASSEREAU (FRA), 16:30:08
  10. Christine CHENEVAL (FRA), 17:09:45

Retrouvez ici les résultats complets du 80 km

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