Course à pied et triathlon : Alexandra Louison où l’art de tout maîtriser

Une voix discrète, un gabarit très léger, mais une énergie folle avec sa tenue de sport : Alexandra Louison, triathlète professionnelle, fait de plus en plus parler d’elle en course à pied. En particulier sur semi-marathon.

Alexandra Louison

Elle avait laissé son vélo à Antibes. Mais emporté son maillot de bain, « au cas où »… Finalement, Alexandra Louison n’a fait travailler que ses runnings, durant ces quelques jours de stage à Nuits-Saint-Georges, en Bourgogne. « C’est agréable d’avoir une autre vision de l’entraînement, avec moins d’heures en volume, mais de la qualité. Et puis, courir deux fois par jour, je n’ai pas l’habitude et je le sens musculairement », sourit celle qui est triathlète professionnelle depuis qu’elle a obtenu son diplôme d’école de commerce en 2005.

Si cette jeune femme de bientôt 32 ans (elle les aura cet été) a changé ses habitudes d’entraînement, c’est qu’elle a été appelée en équipe de France de semi-marathon. « Une belle surprise ». En 2013, elle avait remporté le semi-marathon de Cannes en 1h16mn30s. Un an plus tard, elle vient de récidiver, record personnel à la clé : 1h15mn19s. Un chrono qui lui offre la possibilité de porter le maillot de l’équipe de France lors des championnats du monde 2014 de la spécialité, à Copenhague (Danemark), ce 29 mars. « Je n’avais pas du tout la sélection en tête, je n’en connaissais même pas les modalités », confie cette athlète au gabarit très léger (1,55m – 42 kg).

Licenciée en course à pied à la SCO Ste Marguerite, elle a participé à la saison de cross avec son club, devenant ainsi championne de France par équipe (11ème en individuelle, voir les résultats) avec ses collègues Christelle Daunay, Laurane Picoche et Fatiha Kiliech-Fauvel. Le semi de Cannes  n’était d’ailleurs pas son objectif. « André Giraud (président du club, ndlr) m’avait dit « ok pour le courir, mais n’oublie pas les championnats de France de cross », raconte-t-elle avec le sourire. J’ai couru aux sensations. Comme les filles étaient un peu loin derrière, je ne me suis pas battue autant que j’aurais pu ». Pas non plus une balade de santé, évidemment, mais de quoi laisser penser qu’Alexandra Louison peut, si les conditions le lui permettent, abaisser encore son chrono référence sur 21.1 kilomètres.

Cette première sélection avec la grande famille de la course à pied, elle l’aborde avec envie. « C’est motivant, et je n’ai pas envie que cela reste ponctuel. C’est toujours intéressant de porter le maillot de l’équipe de France. Mais sur ces championnats du monde, je vais découvrir, puisque je n’ai pas de repères par rapport à d’autres sélections passées ».

Lors du stage en Bourgogne, notamment encadré par Philippe Rémond, elle a retrouvé la recordwoman de France (1h08mn34s) Christelle Daunay. « Elle est très humble, c’est un plaisir d’être avec elle. Elle m’a notamment donné des conseils sur le travail de pied. C’est quelque chose que je ne pratique pas habituellement. Idem pour la posture pendant la course ». Car si la triathlète sait que son activité lui offre un « gros foncier » parce qu’elle fait « beaucoup de bornes à vélo », elle a également conscience qu’elle manque de « travail spécifique course à pied ».

Des pistes de progression, donc, pour celle qui affirme : « Le semi, c’est la distance que j’affectionne et où je suis la plus performante. C’est également le cas sur l’half Ironman ». Il n’empêche, elle a déjà couru un marathon sec (en dehors des Ironman), sur Nice-Cannes en 2010. Au final : 2h47mn21, soit la troisième place des championnats de France.  « J’aimerais bien en refaire un et essayer d’améliorer mon chrono. Mais il faut trouver le bon moment. Je serai surement aux championnats de France de semi-marathon en fin d’année (26 octobre 2014 à Saint-Denis) ». Et les France de marathon (12 octobre 2014 à Metz) ? « Pourquoi pas ! A voir en fonction de mon planning… Ce qui est sûr, c’est que c’est plus facile pour moi de caser des courses en début ou fin de saison ».

Car celle qui est militaire dans l’armée de terre n’en oublie pas le triathlon, pour lequel elle sera « opérationnelle à partir d’avril/mai ». Et le planning est chargé, avec entre autres des rendez-vous à l’Half Challenge de Barcelone (18 mai), l’Ironman France (qu’elle a déjà remporté en 2007) le 29 juin, l’Alpe d’Huez (27-31 juillet) et Gérardmer (6 septembre). Largement de quoi justifier ses 20 à 30 heures d’entraînement par semaine…

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