Cap sur la Pologne avec une énorme envie pour l’équipe de France de semi

Depuis samedi dernier et jusqu'à ce jeudi, l'équipe de France de semi-marathon en stage à Saint-Jean-de-Monts (Vendée) a pu peaufiner sa préparation finale en vue des Championnats du monde prévu samedi à Gdynia (Pologne). Etat des lieux, état d'esprit, tout semble se présenter pour le mieux.

L'équipe de France messieurs de semi-marathon / Crédit photo : Olivier Gui

Enfin une compétition, enfin un grand championnat, enfin une occasion de porter le maillot de l’équipe de France !

 

Pas besoin de motiver davantage Morhad Amdouni, Florian Carvalho, Abderrazak Charik, Benjamin Choquert, Nicolas Navarro, Melody Julien, Susan Kipsang Jeptooo, Samira Mezeghrane-Saad et Fanny Pruvost.

 

 

Les 9 sélectionnés pour les Mondiaux de semi-marathon prévus ce samedi à Gdynia se sont retrouvés avec grand plaisir lors d’un stage final de préparation avant de disputer l’un des rares rendez-vous encore au calendrier international en cette année si particulière.

 

Un stage encadré par Olivier Gui, Adrien Taouji, un kiné, un médecin et Christelle Daunay championne d’Europe 2014 du marathon et désormais référente route-running.

 

Lepape-info : Christelle, quelle est l’ambiance au sein de l’équipe de France ? 

Christelle Daunay : L’ambiance est bonne, c’est une chance pour les sélectionnés de pouvoir participer à la seule course internationale de l’équipe de France. Le principe était de faire la préparation ensemble mais aussi de se retrouver dans une bulle sanitaire avant le départ pour la Pologne. Nous avons toutes et tous été testés 48 h avant notre voyage de jeudi, nous serons à nouveau testés à notre arrivée à Gdynia. Les filles et les garçons ont pu s’entraîner dans des conditions correctes ces dernières semaines en comparaison avec d’autres disciplines ou sports plus techniques. Fin août, aux championnats de France du 10 000 m sur piste à Pacé (Ille-et-Vilaine), certains et certaines ont montré qu’ils et elles étaient en forme, on a retrouvé des athlètes qui avaient soif de compétition. Samedi en Pologne ils et elles auront la chance de porter le maillot de l’équipe de France. Tout le monde est motivé et prêt à en découdre.

 

Lepape-info : Quel sentiment prédomine ? Comment s’est passé le stage à Saint-Jean-de-Monts ?  

C.D : Le manque de repères du au manque de compétition fait que chacun et chacune sont peut-être plus dans l’expectative, l’interrogation. Vu la situation, leur seul vrai repère est celui de l’entraînement. Tout le monde a gardé son  plan d’entraînement individuel, pas la peine qu’ils perdent leurs habitudes si près du but. Néanmoins nous avons tenu à maintenir l’esprit du collectif en essayant de rassembler les séances dès que cela était possible sans oublier les moments de récupération possibles avec de la thalasso dans l’hôtel où nous étions.

 

Lepape-info : Les Championnats du Monde de semi-marathon se présentent comment ? 

C.D : Le plateau est très relevé avec notamment l’Ougandais Joshua Cheptegei, le nouveau recordman du monde du 10 000 m mais comme d’habitude de part la présence des spécialistes des pays Africains. Même si pour des raisons sanitaires, certaines nations ont fait le choix de ne pas venir comme par exemple le Japon, les Etats-Unis le niveau sera très dense. Il y’a eu très très peu de semi-marathons depuis le début de la crise sanitaire, tout le monde est motivé, tous et toutes veulent se montrer, se défier.

 

Christelle Daunay : « L’un des messages à faire passer est de dire aux athlètes que nous leur faisons confiance, qu’ils et elles ont tout fait pour arriver à ce niveau, que samedi ce sera à eux et elles de jouer et de montrer que leur valeur est à la hauteur du maillot de l’équipe de France. »

 

Lepape-info : Quelles sont les ambitions de l’équipe de France ? 

C.D : Les garçons ont une très belle équipe. Morhad Amdouni vient de battre le record de France de l’heure (20,772 km) sur la piste de Lucciana (Haute-Corse). Florian Carvalho est devenu fin août champion de France du 10 000 m en menant solidement quasiment toute la course. Benjamin Choquert et Nicolas Navarro ont fait les minima sur marathon pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Enfin, Abderrazak Charik qui est tout jeune (23 ans) a réalisé la meilleure performance Française de la saison sur semi. Tous ont envie de porter haut l’équipe et d’aller chercher la meilleure place possible. Chez les filles, c’est une équipe en construction même si Samira Mezeghrane-Saad et Fanny Pruvost ont 40 ans, le collectif féminin est un mélange d’expérience avec aussi Susan Kipsang Jeptooo (d’origine Kenyanne) et de jeunesse avec Melody Julien (21 ans) qui vient de battre le record de France Espoirs du 10 000 m et qui incarne en France l’avenir du marathon et de la discipline. Le but est de recréer un collectif solide, soudé et qu’il y’ait le moins d’écart possible entre chacune pour un bon résultat d’ensemble au final.

 

STAGE FRANCE SEMI 3
Morhad Amdouni entouré par Susan Kipsang Jeptooo (à sa gauche) et Fanny Pruvost (à sa droite) / Crédit photo : Olivier Gui

 

Lepape-info : C’est votre première dans l’encadrement de l’équipe de France pour un championnat 

C.D : Cela me fait tout drôle de me retrouver de l’autre côté de la barrière, je revis ce que j’ai vécu quand j’étais athlète. J’ai envie de transmettre mes conseils, mes expériences. Avec tout l’encadrement j’essaye de tout faire pour que les athlètes soient dans les meilleures conditions, qu’ils et elles tentent de vivre l’évènement pleinement en se rendant compte de la chance qu’ils et elles ont de porter le maillot de l’équipe de France dans l’unique compétition internationale dans leur discipline. L’un des messages à faire passer est de dire aux athlètes que nous leur faisons confiance, qu’ils et elles ont tout fait pour arriver à ce niveau et que samedi ce sera à eux et elles de jouer et de montrer que leur valeur est à la hauteur du maillot de l’équipe de France.

 

Un maillot de l’équipe de France qu’Abderrazak Charik va porter pour la première fois du moins lors d’un championnat du monde chez les seniors sur semi-marathon.

 

Abderrazak Charik : « Je suis le petit nouveau dans l’équipe, j’aime bien amuser la galerie, mettre l’ambiance. Je profite vraiment du moment présent car c’est une chance de pouvoir représenter l’équipe de France d’athlétisme cette année et qui plus est à seulement 23 ans. »

 

Lepape-info : Comment vous sentez-vous à l’approche de samedi ? 

Abderrazak Charik : Très excité, car il s’agit d’un championnat du monde chez les A quand même. Malgré la crise sanitaire actuelle, cela fait plaisir de représenter la France et de faire en sorte que l’athlétisme puisse vivre, exister. J’avais déjà porté le maillot Français avec les A lors d’un championnat d’Europe de cross, ce n’est que du bonus et c’est une preuve que ma progression est concrète. C’est ma première compétition depuis le début de la pandémie, j’ai hâte de courir car je sais que je suis en forme. Je suis parti à Font-Romeu pendant un mois en stage avec Félix Bour, la préparation s’est très bien passée.

 

Lepape-info : Comment est l’ambiance entre vous ? 

A.C : Le groupe s’entend bien, je suis le petit nouveau dans l’équipe, un peu le petit rigolo de la bande, j’aime bien amuser la galerie, mettre l’ambiance. Je profite vraiment du moment présent car c’est une chance de pouvoir représenter l’équipe de France d’athlétisme cette année et qui plus est à seulement 23 ans. Tout le monde se parle, les filles sont un peu timides mais elles sourient c’est sympa. Elles sont un peu stressées leur collectif est moins expérimenté mais on les motive, on se motive entre nous

 

STAGE FRANCE SEMI 1
Melody Julien et Fanny Pruvost / Crédit photo : Olivier Gui

 

Lepape-info : Vous avez des références sur semi-marathon ? Quel est l’objectif samedi ? 

A.C : Non très peu puisque ma seule vraie expérience sur la distance et le seul semi que j’ai vraiment couru c’est celui de Barcelone en février dernier en 1h02’44. L’objectif pour samedi est difficile à annoncer du moins au niveau du chrono. Je veux comme mes coéquipiers me donner à fond car nous avons une carte à jouer, je pense que nous pouvons tous individuellement battre notre record personnel. Moi j’espère battre le mien. Je sais que le niveau est très élevé, les 15 premiers seront pour quasiment tous des athlètes Africains, des recordman du monde, des médaillés ou des qualifiés pour les Jeux Olympiques. De les voir à coté de nous au départ c’est une source de motivation supplémentaire.

 

Lepape-info : Parmi eux il y’aura Joshua Cheptegei, que pensez-vous de son record du monde du 10 000 m et des conditions dans lesquelles il l’a réalisé ? 

A.C : La performance est hallucinante, quand je vois les temps de passage je ne sais même pas si j’arriverai à le suivre sur 5 km. C’est une nouvelle ère avec de nouvelles technologies (chaussures, faisceau lumineux en bord de piste pour indiquer où il en était par rapport au record du monde). Que l’on propose de nouvelles chaussures avec les semelles et la plaque en fibre de carbone sous le pied pourquoi pas cela fait partie de l’évolution … par contre ce qui me dérange le plus c’est le fait d’être renseigné par le faisceau lumineux sur votre position par rapport au record (Lorsque Kenenisa Bekele a établit le précédent record du monde du 10 000 m, il ne bénéficiait pas de ce faisceau) . Cela dénature beaucoup l’athlétisme qui devient trop un business.

 

1 réaction à cet article

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