Une blessure durant une préparation marathon : savoir gérer et se poser les bonnes questions

Alors qu'il préparait son premier marathon (prévu à Paris, le 6 avril 2014), Pierre-Yves s'est blessé. Trois semaines d'arrêt et un objectif qui s'échappe. Témoignage.

semi-marathon de Paris 2014

Pierre-Yves était l’un des membres de notre dream Team pour le prochain marathon de Paris. Trois hommes suivis par Jean-Claude Vollmer avec comme objectif un premier marathon en 2h40/2h35. Malheureusement, un claquage au mollet est venu stopper net sa préparation et son rendez-vous sur 42.195 km. Il revient sur le cours des événements et sa gestion de sa blessure.

Ma blessure et sa gestion
En cette fin du mois de février, je me sens de mieux en mieux et les sensations à l’entrainement sont plutôt bonnes. La préparation de Jean-Claude Vollmer se déroule bien.

Mais voilà, en ce samedi 22 février, j’ai un footing d’1h15 à effectuer. Le temps est très agréable, la température est douce et les sensations sont là. Je cours durant 1h10 à plus de 13,5 km/h quand tout à coup je ressens une drôle de sensation dans le mollet droit accompagnée d’un bruit étonnant. J’ai l’impression d’entendre un élastique qui vient de claquer et la sensation au niveau de mollet d’y recevoir une décharge électrique.
Je comprends rapidement que je viens de me claquer et finis ma séance en marchant car il m’est impossible de recourir. Pourquoi ça m’arrive maintenant, alors que je me sentais bien ?zoom_elec_jumeaux_externe

Les causes de ma blessure
Est-ce dû au sur-entrainement, suis-je fatigué, mon alimentation n’est-elle pas adaptée, mon hydratation est-elle mauvaise, mon matériel est-il vieillissant ou est-ce tout simplement le destin ?

Sur-entrainement
Il est vrai que j’enchaîne les kilomètres depuis un bon mois (100 km/semaine), le fait d’augmenter le kilométrage n’est certainement pas anodin.

Alimentation, hydratation
En pleine préparation et enchaînant les kilomètres, j’ai très souvent faim. J’essaie de faire un peu attention à ce que je mange et j’ai certainement quelques carences. Peut–être qu’une prise de sang aurait été judicieuse ?
Buvant environ un litre d’eau par jour je sais que mon hydratation n’est pas suffisante.

Mon matériel
A chaque impact au sol notre cheville encaisse plus de trois fois notre poids de corps, il est donc important de porter des chaussures en bon état. Mes chaussures étant relativement neuves, elles ne sont certainement pas la cause de ma blessure. Cependant lors d’un achat, il est important de choisir des chaussures adaptées à votre foulée.

Mes interrogations
Et si j’avais couru 1 heure au lieu d’1h15, et si j’avais attendu le soir pour faire ma séance, et si j’avais emprunté un autre parcours, et si je ne m’étais pas blessé lundi, l’aurais-je été mardi ? Des questions qui resteront sans réponses…

La gestion de ma blessure
La blessure étant là, il existe plusieurs solutions pour la gérer. Soit je reste passif et j’attends que ma blessure passe, soit je prends les devants en trouvant un palliatif à la course à pied et la mise en place de soins.

Comme tout coureur, je ressens ce besoin physique et mental de courir. Ne pouvant plus pratiquer mon sport, j’ai la chance d’avoir une salle de sport à ma disposition. J’y passerai donc désormais beaucoup plus de temps. J’effectue des séances de vélo sans forcer sur le mollet et j’en profite pour faire du gainage et des abdos.
Afin de guérir au plus vite mon mollet, je prends également rendez-vous avec mon kiné (ultra-sons, massage, mis en place de bandes drainante) et mon Compex restera un fidèle compagnon. Je porte également des bas de compression afin de maintenir le mollet.

Mais voilà, je dois courir le semi-marathon de Paris dans une semaine (le 2 mars 2014) avec mes deux amis dans le cadre de notre préparation pour le marathon de Paris. Un semi-marathon qui devait nous permettre de tester notre allure marathon. Après réflexion je décide de prendre le départ. Raphael part devant, je reste avec Aurélien (voir le compte-rendu de ce semi-marathon) mais après 5 km je me résous à abandonner, je ne peux tenir le rythme, j’ai mal et pourquoi continuer au risque d’aggraver ma blessure ?

Je ne cours plus et après deux semaines et demie avec un mollet au repos, étant en vacances en Bretagne, j’en profite pour effectuer de la marche dans l’eau de mer. La fraîcheur ainsi que l’eau de mer ne pourront faire que du mollet dans eau de merbien à mon mollet.

Un premier test
Cela fait maintenant plus de trois semaines que je me suis blessé. Je décide de me tester sur un petit footing de 30 min à 11km/h. Ne ressentant pas de douleur j’espère que celui-ci est en bonne voie de guérison et que je vais pouvoir me fixer de nouveaux objectifs. J’ai hâte de reprendre un dossard et d’oublier ce premier rendez-vous sur marathon raté. Si tout va bien, j’envisage un semi-marathon en mai ou en juin et pourquoi pas un marathon à l’automne mais j’avoue que la décision est un peu dure à prendre car je reste sur cette blessure survenue durant cette préparation…

Ma conclusion
Chanceux sont les coureurs qui ne se blessent pas ! La blessure étant installée, j’ai essayé de trouver une activité qui ne traumatisait pas mon mollet et d’apporter des soins adaptés afin d’accélérer le processus de guérison et surtout de compenser.
Mais gérer ma blessure et me poser des questions m’a aussi permis de moins me renfermer et de ne pas rester sur ma déception. Je suis resté en phase active et j’ai tout mis en oeuvre pour guérir le plus rapidement possible. Je crois que c’était la bonne solution.

Pierre-Yves

2 réactions à cet article

  1. Et vous comment faites-vous ? Comment réagissez-vous lorsque vous vous blessez alors que vous êtes en pleine préparation d’un objectif qui vous tient à coeur et que vous mettez tout en oeuvre pour le réussir ?

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  2. Suite à une blessure qui m’a empêché de m’aligner et de faire partie d’une belle course, outre la frustration de ne pouvoir participer, j’en ai tiré plusieurs conclusions et mesures :

    – Objectif et niveau d’entraînement vont de pair
    – Un entraînement ne garantit pas la réalisation d’un objectif
    – Le premier objectif est de s’aligner, le second est de finir, le troisième est de pouvoir courir après
    – Un objectif doit être cohérent avec son niveau, il en va de même pour un entraînement
    – Etre progressif et accepter les aléas, savoir s’écouter
    – Une course ne se fait pas à 100 % de ses capacités
    – Savoir lever le pied

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