Comment doit-on établir la liste du matériel à prendre en course ?

Sur les trails, les organisateurs imposent très souvent une liste de matériel obligatoire afin d'assurer la sécurité des participants. Mais est ce que seule cette liste doit être suivie ? La réponse de Pascal Balducci, expert entraînement trail de lepape-info.

matériel obligatoire trail

En trail, le matériel est partie prenante de la réussite finale. Selon les organisations, la liste du matériel obligatoire est plus ou moins exhaustive. Parmi les plus complètes, on peut noter le TNF Australia 100 et l’UTMB® qui imposent un matériel permettant de faire face aux pires conditions. Même pour les athlètes disposant de matériaux ultralégers, difficile de s’en sortir avec moins de 1.5 kg, et nombreux sont les traileurs avec 2.5 kg sur le dos. Logiquement, cette liste (exemple ici http://www.ultratrailmb.com) ne laisse rien au hasard et vous permet un confort total, mais tout ne figure pas sur la liste et les besoins individuels peuvent être fort différents d’un athlète à l’autre.

Les bâtons : la plupart des règlements les imposent d’un bout à l’autre de l’épreuve. Par conséquent, soit on les prend, soit on les laisse à la maison. Si on les prend, après avoir fait son choix entre des monobrins ou multiples brins, on doit en maîtriser la technique à la perfection sous peine de perdre du temps et de l’énergie. Pour les plus agiles, les bâtons soulagent le travail des membres inférieurs à la montée et apportent une assistance au freinage et aux changements de direction à la descente. (Lire : Les bâtons, indispensable pour le traileur ?)

Hydratation : Les règlements imposent une contenance minimale mais ne peuvent imposer le remplissage réel des moyens d’hydratation. Peu importe, à chacun de définir la quantité de liquide dont il a besoin pour aller d’un point A à un point B. Cette quantité est dépendante des conditions météo mais aussi de la physiologie de chacun, et cela peut varier du simple au double entre les athlètes (Lire : Faut-il boire sans avoir soif ?). Sur un ultra, en fonction du kilométrage, du dénivelé et de sa propre expérience, on évalue le temps de course et la ration d’eau correspondante. On voit ici la nécessité de reconnaître ses parcours de trail.

Nutrition : sur ce point, le règlement reste très vague, et il ne faut pas compter sur l’organisation pour subvenir à ses besoins. Certes, il faut prendre connaissance des contenus des ravitaillements mais il est préférable d’établir son propre protocole alimentaire afin de ne pas prendre de risques avec des aliments nouveaux. Rappelons qu’en raison de la durée de l’effort, de la multiplicité des chocs, et parfois de la chaleur, la perméabilité intestinale est fortement augmentée, ce qui nuit à l’ingestion et à la digestion des aliments, même les plus simples. Il ne faut donc ingérer que des aliments éprouvés à l’entraînement et sur les compétitions de préparation. Tout cela n’est bien entendu possible que pour les chanceux disposant d’une assistance personnelle. (Découvrir notre rubrique diététique de l’effort)

Bien entendu, pour transporter tout cela, chacun a le choix du matériel : sacs à dos, ceinture (souvent trop light pour transporter tout le matériel) ou les deux. Là aussi, le poids et l’ergonomie de course ont une grande importance. Plus il y a de poids et de mouvements parasites et plus le coût énergétique de la foulée va augmenter, au détriment de la performance.

En conclusion, la liste du matériel à prendre dépend des conditions de course, de son expertise (car plus vous mettez de temps entre le point A et le point B et plus vous devez boire et manger) et de sa propre physiologie. Les athlètes élites passent beaucoup de temps à préparer cet aspect de la course car une petite erreur peut entraîner de gros dégâts.

Réagissez