Comment choisir son cardiofréquencemètre ?

Des fonctions basiques aux supérieures

Devant la multitude de modèles proposés, quels sont les critères qui doivent guider votre choix lors de l’achat d’un cardiofréquencemètre. Éléments de réponse avec le docteur Thierry Laporte, cardiologue, marathonien, et co-auteur du « Guide du cardiofréquencemètre ».

Le cardiofréquencemètre est un simple système électronique, composé de deux éléments : une ceinture émettrice pectorale qui capte l’activité électrique du cœur et l’envoie vers une montre réceptrice. Celle-ci convertit en numérique, affiche et mémorise les valeurs.
Depuis peu, sur certains systèmes s’est rajouté un troisième élément, qui permet de connaître la vitesse de course et la distance parcourue.

Au fil du temps, les modèles se sont sophistiqués, en offrant une multitude de fonctions et d’options dont l’intérêt d’utilisation varie, bien sûr, en fonction des objectifs de chacun.

Les fonctions basiques

Des ceintures en textile souples sont actuellement proposées sur les modèles récents. Les capteurs analysés sont très précis. Plusieurs études ont retrouvé une corrélationde 0,97 avec les valeurs enregistrées comparées à celles de référence sur un test d’effort.
L’émission des signaux se fait en utilisant une longueur d’onde précise. La plupart des modèles sont proposés « codés », ce qui permet d’éviter les interférences, même si la gamme des fréquences disponibles est assez étroite.

Sur le récepteur, les valeurs de FC sont affichées par « pas » de 5 s au minimum, certains modèles « haut de gamme » arrivent à proposer du beat by beat.

Les zones de travail sont mémorisables, sauf sur les modèles d’entrée de gamme. Une alarme sonore peut être programmée pour signaler une « sortie de zone ».

Ainsi, le « cardio minimum » doit :

  • être petit
  • avoir un écran clair et un affichage net des données
  • permettre de lire le temps d’exercice écoulé
  • permettre de programmer au moins une zone de travail, avec une alarme sonore et une fonction d’éclairage du moniteur.

Un modèle de ce type peut déjà satisfaire la plupart des utilisateurs.

Les fonctions avancées

Certaines options présentent à nos yeux un intérêt réel, comme l’affichage de la dépense énergétique en calories.
Elle peut être utilisée pour les programmes de reconditionnement physique, puisque l’objectif, 2000 à 2500 Kcal par semaine, est dans ce cas l’objectif à atteindre.
Elle peut aussi être utilisée lorsque l’activité physique est proposée comme le complément du régime.

Dans le cadre de l’entraînement, d’autres fonctions peuvent être utiles :

  • la possibilité d’afficher la fréquence cardiaque en valeur instantanée, bien sûr, mais aussi en pourcentage de la fréquence cardiaque maximale, voire de la fréquence cardiaque de réserve.
  • Des temps intermédiaires basés sur une distance peuvent être enregistrés par simple pression d’un bouton.
  • Le système de compte à rebours d’événements est intéressant pour programmer une séance de fractionné court et analyser la période de récupération entre les séances.

D’autres fonctions ont un intérêt plus secondaire

  • le calcul de « l’indice de forme » qui est sensé permettre le suivi régulier de la condition physique et de sa progression lors de la période d’entraînement. Cet indice peut être intéressant pour le suivi d’un programme de réadaptation ou de reconditionnement physique. Il ne doit pas, à notre avis, se soustraire à un contrôle par un test de laboratoire ou de terrain.
  • Une détermination du premier « seuil » ventilatoire est proposée sur certains appareils. Elle semble basée sur l’analyse de la variabilité spontanée de la fréquence cardiaque. Une autre technique de mesure basée sur l’analyse du débit ventilatoire est parfois proposée. Malgré les bonnes corrélations présentées par les marques concernées sur des populations générales, nous sommes plus prudents sur les réelles validités actuelles de ces méthodes au niveau individuel.
  • Une estimation du VO2 max et de la fréquence cardiaque maximale est aussi proposée… tout en conseillant dans le mode d’emploi de passer quand même un test d’évaluation ! Le logiciel intégré prend en considération l’âge, le sexe, le poids, la taille et la variabilité spontanée de la fréquence cardiaque de repos. Une validation scientifique récente a montré que l’erreur absolue observée avec cette méthode ne dépassait pas 7 battements par minute et que ces résultats étaient bien meilleurs que ceux obtenus a partir de la formule classique FMT = 220 – âge.

Les fonctions supérieures

  • L’indicateur de surentraînement est aussi basé sur l’analyse de la variabilité spontanée de la fréquence cardiaque. La réelle valeur de l’indice proposé est encore très controversée.
  • Les indicateurs de travail mécanique représentent un réel progrès. Ils sont de différents types :

Les capteurs de vitesse instantanée pour la course à pied utilisent soit un système GPS, soit un accéléromètre ou un capteur de foulées. Ils permettent au sportif de s’affranchir de la contrainte d’utiliser un parcours précisément étalonné. Ils devraient permettre de simplifier la réalisation des tests d’évaluation sur le terrain. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients.

Le GPS a l’avantage de pouvoir être utilisé dans d’autres disciplines sportives que la course à pied. Un des inconvénients principaux reste les problèmes de réception dans certaines zones urbaines et dans les parcours réalisés en forêt. Cette limite semble s’estomper au fur et à mesure que des nouveaux GPS apparaissent sur le marché. Ils sont de plus en plus fiables dans ces parcours en sous-bois.

L’accéléromètre est présenté comme « mesurant l’accélération plus de 1000 fois par seconde à chaque foulée !!» selon son fabriquant. Il est simple à fixer sur le dessus de la chaussure. Nos constatations personnelles font état d’une bonne reproductibilité des mesures et d’une marge d’erreur voisine de 5 %, soit au maximum 50 m par kilomètre, ce qui est tout à fait recevable et, semble-t-il plus précis que les données des GPS incorporés (même avec les toutes dernières générations qui viennent d’équiper les montres en cette fin d’année 2011 !)

Le capteur de foulées a lui l’avantage d’intégrer en plus du calcul de la vitesse et de la distance parcourue, l’analyse de la longueur de la foulée moyenne et de la cadence de course. Ce paramètre est précieux pour analyser l’efficacité de la foulée et l’économie de course.

Des capteurs sont utilisables pour le cyclisme. Les capteurs de vitesse et de cadence de pédalage disponibles sont fiables .Les capteurs de puissance proposés actuellement ne sont pas très précis (comptez 20 % de marge d’erreur) et délicats à installer.
Il faut encore, à notre avis, leur préférer des capteurs (type SRM) indépendants du cardiofréquencemètre.

Thierry Laporte, cardiologue

Le « Guide du cardiofréquencemètre », par Thierry Laporte et François Carré, est disponible aux éditions Frison-Roche.

1 réaction à cet article

  1. Bonjour, pas facile de choisir, surtout lorsque l’on pratique plusieurs disciplines, j’ai acheté le garmin 910xt et essayé pendant 5 jours et je ne l’ai pas adopté, renvoyé comme il se doit en échange contre le polar qu’il me tarde d' »éssayer, enfin si je le reçois depuis le temps (un mois).

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