Affutage : quelle est la bonne approche pour une compétition ?

Votre compétition approche à grand pas. Et des questions se posent.... Faut-il courir moins fréquemment, diminuer le kilométrage hebdomadaire ou lors de différentes séances, faut-il aller moins vite ? Augmenter les jours de repos ? Ou réduire parallèlement tous ces facteurs ? Beaucoup d’études scientifiques ont tenté d’expliquer ces phénomènes dits d’affutage. Explications.

Marathon du Mont Saint-Michel - 25.05.2014

Que de questions et d’interrogations à quelques jours de votre épreuve. Voilà des semaines, des mois que vous vous entraînez et ces derniers jours sont capitaux. Les entraîneurs ne sont pas tous d’accord, les théories varient. Au final, existe t-il vraiment des règles intangibles à respecter ? 

Les scientifiques ont tenté de répondre à cette question. Il faut ici bien se rappeler que ces études sur l’affutage ont cherché à reproduire les conditions réelles de compétition même si cela s’avère compliqué et ne se fait donc que de manière partielle la plupart du temps avec un groupe de sujets dont les caractéristiques sont bien définies. Elles ne peuvent donc déboucher que sur des recommandations et des préconisations valables de manière statistique pour le groupe de sujets étudiés ou présentant de un profil identique. Il faut éviter de généraliser des résultats. Ce ne sont donc que des tendances générales valables pour un type de population.

Chaque coureur est unique et chacun peut réagir différemment (positivement ou négativement) aussi bien à une charge de travail (le facteur entraînabilité du sujet) qu’aux différentes formes de récupération (repos complet, activités à faible intensité, abandon du travail intensif, moyens de récupération extrinsèques …) ainsi qu’à la forme de leur enchaînement : combien de jours de repos avant la compétition ? À quel moment faut-il les placer ? Quand faut-il faire appel aux moyens de récupération (quotidien, alternance, organisation).

Il n’y a donc pas de recette type.

La meilleure solution pour le coureur c’est la méthode essai –erreur et l’accumulation des expériences.
Il faut à différents moments de la saison tester différentes approches, noter les impressions subjectives de ressenti et surtout objectives (les résultats et le déroulement de la compétition) pour se forger progressivement sa propre idée.

La question de l’affutage se pose évidemment de manière différente pour quelqu’un qui s’entraîne tous les jours ou bi- quotidiennement que pour celui ou celle qui fait 3 ou 5 séances par semaine. Mais la question demeure quand on conjugue des entraînements avec une activité professionnelle et des contraintes familiales. Le coureur cumule alors des sources de fatigue qu’il faut savoir gérer.

Lever sérieusement ou légèrement le pied, rester dans la routine hebdomadaire habituelle, ne rien faire du tout pendant quelques jours : tout est possible et tout peut …parfois se révéler efficace. La performance est une chose très complexe, il arrive ainsi parfois qu’on assiste à des choses étonnantes (bonne performance après un entraînement dur la veille) car dans ce domaine les facteurs psychologiques sont aussi très importants.

Chaque entraîneur va avoir des convictions propres basées sur des éléments théoriques ou sur l’expérience. Chaque coureur va avoir son approche pré-compétitive personnelle fondée sur son ressenti pour arriver en fin de processus dans un état physique où fatigue générale, fatigue musculaire, petites courbatures, raideurs diverses doivent avoir disparus pour laisser l’organisme dans un grand état de fraîcheur physique.

Ca c’est pour le côté physique, mais il y a aussi le niveau mental. Il faut arriver au départ de la course avec l’envie de donner le meilleur de soi-même, avec confiance dans l’entraînement réalisé et en étant axé sur l’objectif visé. Etre frais mentalement et physiquement et motivé n’est possible que si l’on n’est pas usé par les dernières séances ou les semaines d’entraînement précédant la compétition.

Dans la préparation d’une compétition, il faut faire attention à la (aux) séances de trop, celle(s) où l’on cherche à se rassurer absolument et où il arrive de faire la compétition avant l’heure.
C’est ce qui arrive à ceux qui se préparent au dernier moment et veulent rattraper le temps perdu.

L’affutage devient facile lorsqu’on a préparé sa compétition suffisamment longtemps à l’avance, que le coureur a pris le nombre de semaines nécessaire pour gérer tout au long de sa préparation et sa charge de travail et sa récupération.

Lorsque tout a été bien fait, on peut appréhender tranquillement la compétition à venir, s’affranchir d’un entraînement rigide, planifié pour écouter son corps, ses sensations et courir selon son ressenti.

Quelques conseils donc :
– Réduire progressivement sa charge de travail dans le domaine quantitatif
– Etre à l’écoute de son corps et ne pas se braquer absolument sur la réalisation de séances programmées
– Ajuster vitesses de course et temps de récupération à son degré de fatigue
– Ne pas faire de séances trop dures pour se rassurer
– Etre confiant dans ce qui a été fait préalablement

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