Manque d’énergie : Plus qu’un problème de performance

Certaines mœurs laissent à penser que maigreur et légèreté sont synonymes de performance, notamment en endurance. Ce qui peut conduire à se priver de manger tout en continuant à s’entraîner.
Si les effets ponctuels peuvent être attractifs (motivation, affûtage possible, et sensations cohérentes), ceux à moyen-terme ne sont pas encourageants.

Il est des sportifs mal-informés, des jeunes influençables ou encore des penseurs bloqués pour lesquels le principe de manger peu est synonyme d’efficience.

Il est bien des raisons, des articles, pourtant, qui promeuvent une alimentation suffisante dès lors qu’elle est équilibrée, diversifiée, colorée. Bref, de bonne qualité. Car derrière elle ne cache pas que la notion sacralisée de « poids » mais surtout celles de ressources, de carburant, de glycogène. Bref, d’énergie.

 

La déficience énergétique résulte d’une faible disponibilité en énergie. C’est-à-dire que les stocks d’énergie déjà présents dans l’organisme (dits endogènes) autant que l’énergie dernièrement apportée par les repas (dite exogène) viennent à manquer. La dépense d’énergie à l’entraînement surpasse alors les apports, ce qui amène cette déficience. Elle affecte la performance autant que la santé, représente un syndrome aux symptômes subtils, et n’épargne personne : femmes comme hommes, jeunes comme séniors, amateurs comme élites.

 

Chez le sportif, cette notion de « faible disponibilité en énergie » reflète une situation dans laquelle l’apport est insuffisant pour couvrir les besoins énergétiques de base et ceux de l’entraînement.

 

Elle peut survenir de manière involontaire ou intentionnelle :

lorsqu’elle est involontaire, elle représente généralement une augmentation de la charge d’entraînement non-accompagnée d’un apport énergétique équivalent.

– lorsqu’elle est intentionnelle, elle peut davantage être rapprochée de troubles de l’alimentation et est susceptible de se produire dans les sports où l’allégement du poids confère un avantage (tel que le cyclisme).

 

Notre corps réagit à cette moindre disponibilité en énergie en régulant à la baisse les processus physiologiques fondamentaux.

Au quotidien, ce mode « économie d’énergie » revêt alors une importance clinique particulière dans le système endocrinien avec des troubles menstruels chez la femme et un faible taux de testostérone chez l’homme.

À l’entraînement, il en est de même : les perturbations endocriniennes conduisent à une réponse atténuée du corps, avec une santé osseuse fragile et un risque de fractures de fatigue, entre autres (voir infographie 2).

 

La disponibilité énergétique est un objet d’étude particulièrement investigué actuellement étant donné la diversité des impacts qu’il occasionne. En étant lucide sur les symptômes que la déficience en énergie génère, il est possible de faciliter l’identification des profils à risque.

 

 

Les 2 infographies ci-dessous résument ces symptômes en image :

Faible dispo énergie_Info 1

 

Faible dispo énergie_Info 2

Source : Keay & Rankin, BJSM, Oct. 2019

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