Dois-je apprendre le parcours par cœur ?

Sur un trail, il est préférable d'avoir le parcours en tête afin de bien gérer ses efforts. Explications de Pascal Balducci, entraîneur trail.

TDS 2014

Cette question revient sans cesse et perturbe pas mal de trailers qui s’engageaient jusque-là la fleur au fusil sur leurs compétitions. Nous avons évoqué dans : Pourquoi faut-il reconnaître ses parcours de trail et comment faire ?, l’importance de la reconnaissance des parcours sur le terrain mais aussi sur la carte. Cela est devenu un facteur de performance. Celui ou celle qui veut réussir sa course doit venir reconnaître le parcours en partie ou totalité.

Pour preuve, le témoignage de Caroline Chaverot à l’issue de sa victoire à l’Eiger Trail 2015 (101 km) devant Andrea Huser. Caroline, en bonne forme, devance Andrea de 7 mn alors qu’elle l’avait battu de 50 mn au mondial d’Annecy sur 86 kms. La différence ? Caroline connaissait le parcours de la Maxi race sur le bout des doigts mais n’avait pas eu le temps de reconnaître l’Eiger et s’y rendait sans assistance. « Andréa Huser est de Grindenwald (départ de la course), elle connaît parfaitement tous les chemins et avait une assistance à chaque ravitaillement. Elle avait déjà couru le E101. J’ai couru sans connaître le parcours et je me suis fait surprendre plusieurs fois en croyant attaquer des montées quand on commençait à descendre et inversement, et sans assistance, me ravitaillant comme je pouvais … » Cet exemple chez le top niveau illustre bien comment on peut réaliser une contre-performance par la méconnaissance du parcours.

Pour une grande majorité d’ultra-trailers, il faut reconnaître qu’il est très difficile pour des questions de temps (déplacement sur le lieu de la course) mais aussi de budget (car un ultra se reconnaît en 3 jours) de venir réaliser le parcours de la course en totalité. Même s’ils sont nombreux actuellement à arpenter les contours du Mont Blanc, cela ne doit pas représenter plus de 10% de la masse des coureurs engagés. Alors il reste la carte et le profil qu’il faut s’imprimer mais l’expérience de Caroline montre que cela ne suffit pas car un profil peut être trompeur. Il est en effet très difficile de résumer jusqu’à 160 km de course sur un bout de papier de 20 cm de large. Il faut compléter ce profil par l’expérience et le récit des autres coureurs qui connaissent les difficultés réelles du parcours mais il faut surtout être très prudent et rester ouvert à tout imprévu de course.

Connaître le parcours par cœur est l’idéal. Si ce n’est pas le cas, il faut limiter au maximum les imprévus.

 

 

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