Trail : faut-il parler en temps de course ou en kilomètres ?

Lorsqu'un coureur a programmé un trail dans son planning de compétition, il est souvent confronté à une difficulté : comment définir ses séances sachant que le chrono n'a plus du tout la même valeur ? Faut-il alors ne penser qu'en kilomètres parcourus à l'entraînement ? La réponse de Pascal Balducci, entraîneur.

Coureuse trail

Précisons tout d’abord qu’un trailer ne s’entraîne pas exclusivement en nature sur sentiers, ni uniquement à la durée ou au kilométrage. C’est bien plus complexe, ce serait trop simple !

Pour préparer un trail, il faut varier les thèmes à l’entraînement. La réponse à cette question se fera donc en fonction de la séance.

  • Pour les séances spécifiques de montée ou de descente, il faut raisonner en dénivelé positif et négatif ;
  • Pour les séances de côtes, il faut parler de puissance (comme la Puissance Maximale Aérobie  dite PMA qui correspond à la puissance développée à Vitesse Maximale Aérobie dite VMA) ;
  • Pour les séances de qualité à plat en nature ou sur piste, place au chronomètre ;
  • Pour les séances d’entraînement croisé (vélo, VTT, ski …), les valeurs seront soit en kilomètres, soit en durée.

Mais revenons à nos sorties trail et imaginons deux coureurs de même potentiel, l’un nantais et l’autre chamoniard, qui doivent parcourir 10 kms à l’entraînement. Sur les bucoliques bords de la Loire, notre premier coureur va courir entre 40mn et 1h selon son niveau. Si notre deuxième coureur décide de faire du dénivelé et débute par le massif du Brévent (soit 1000m D+ en moins de 4 kms), cela va lui prendre grosso modo le double de temps, soit entre 1h20 et 2h.

La conclusion est simple : en terrain trail, chaque sortie doit tenir compte du dénivelé et de la technicité du terrain, tant en montée qu’en descente. Un kilomètre à Chamonix n’est pas un kilomètre à Nantes, il va demander plus temps et solliciter différemment le système musculaire et les filières bioénergétiques. Il est donc préférable de parler en temps de course, même s’il faut se garder de comparer 2h en plaine et 2h en montagne.

Pour procéder dans l’ordre, revenons en deux mots à la programmation d’entraînement.
Chaque cycle de travail, et chaque séance à l’intérieur de ce cycle, poursuit un objectif particulier. C’est à ce moment-là que l’entraîneur ou l’athlète doit réfléchir en termes de durée, dénivelé, technicité, kilométrage, intensités … afin d’atteindre les objectifs recherchés.

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