Faut-il vraiment suivre un plan d’entraînement pour progresser ?

S'il est bien entendu que l'on peut s’entraîner sans suivre un planning préétabli, pour s’entraîner de manière structurée et viser un objectif sur une compétition, le plan d’entraînement s’impose assez logiquement.

20 KM DE PARIS 2013

Lorsque l’on débute, on se dit que la course à pied c’est simple. Oui, mais non ! Car pour progresser et ne pas faire d’erreur, un plan d’entraînement est nécessaire. Pourquoi ?

  • Pour se fixer un cadre.
  • Pour construire sa progression.
  • Pour valider la méthodologie d’entraînement et les contenus.
  • Pour suivre une logique.

Un plan d’entraînement est un prévisionnel à différentes échelles : long terme, moyen terme et court terme.
Il se construit en rétro-planning c’est-à-dire à partir de l’objectif. Puis on remonte dans le temps en respectant les grands principes de base de l’entraînement.

Mais avant toute chose il faut fixer l’objectif du coureur, les objectifs généraux (en fonction du niveau, de la disponibilité et de l’objectif final), puis les séances plus spécifiques.

S’arrêter au prévisionnel n’est malheureusement pas suffisant, il faut le suivre et pouvoir le suivre ce qui veut dire :
– Mettre en œuvre un planning pour intégrer ses entraînements.
– Noter en fin de séance l’écart entre le prévisionnel et le réalisé (par exemple : « j’ai fait moins long », « plus lent », « j’ai du récupéré plus longtemps entre les séries » …).
– Valider la séance ou non (correctement effectuée ou non).

Un plan d’entraînement est construit sous la forme de cycles. De fait à la fin de chaque cycle (de 4 semaines par exemple), Il est nécessaire de réaliser une analyse quantitative (éléments statistiques) et qualitative de ce qui a été réalisé. Car attention, on peut très bien réaliser une séance mais il y a plusieurs manières de la faire : facilement, avec difficulté ou à l’agonie… ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Suivre un plan d’entraînement ce n’est pas rester passif. Vous êtes celui ou celle qui court ! Soyez donc objectif lorsque vous réalisez l’analyse de vos séances de running. En effet, après ce bilan, un réajustement des contenus est souvent nécessaire pour que le niveau d’exigence soit au niveau du potentiel (il faut que la charge soit bien adaptée) vers le bas ou vers le haut.

Reste des aléas de l’entraînement

Un empêchement, une trop grande fatigue, une blessure peuvent vous avoir contraint à manquer un ou plusieurs entraînement(s). C’est grâce à cette approche globale que vous pourrez « enfin » vous persuader qu’un entraînement qui a « sauté » n’est (généralement) pas bien grave. En effet, cette séance s’inscrit dans un continum, dans un ensemble. Ce n’est pas UNE ou LA séance qui fait la performance mais bien l’ensemble du processus d’entraînement, c’est-à-dire l’accumulation patiente des séances au fil des semaines et mois d’entraînement.

Mais attention si des séances supprimées sont souvent les conséquences de facteurs externes impondérables : contraintes professionnelles, environnement (météo) contraintes familiales… , elles peuvent aussi être le fait de facteurs intrinsèques : chute de motivation, douleurs musculaires, fatigue, blessures… qu’il faut particulièrement analyser.

Tous les entraîneurs vous le diront, il vaut parfois mieux sauter une séance que de la faire dans de mauvaises conditions matérielles ou psychologiques. Annuler une séance parce qu’on n’a pas récupéré des séances préalables ou quand on se sent très fatigué vaut mieux que de s’acharner à la faire. C’est la célèbre séance de trop ! Une séance sautée se révèle parfois au bout du compte plus productive qu’une séance réalisée dans la difficulté car une blessure peut vite vous faire perdre non pas une séance mais plusieurs semaines d’entraînement.

Donc, il ne faut pas culpabiliser si un entraînement « saute » .

Il en est de même pour un entraînement raté.
Des entraînements non réalisés dans leur forme initialement prévue sont fréquents (que ce soit en en termes de durée, d’intensité, de répétitions …. ) même avec des athlètes de haut niveau. Les causes peuvent là aussi être de nature extrinsèque : fort vent, pluie diluvienne ou les deux conjugués, chemins inondés ou impraticables, forte chaleur etc… mais aussi intrinsèque (fatigue, récupération insuffisante …) mais la plupart du temps c’est l’intensité demandée qui est trop élevée, la récupération trop courte, le nombre de répétitions trop important pour la forme ou l’état physique du jour …. Là aussi, il faut savoir relativiser et le replacer dans le contexte général pour adapter les séances à venir et réajuster intensité, récupération, durée.

Conclusion : oui, suivre un plan d’entraînement est le moyen le plus efficace pour progresser et atteindre ses objectifs. Mais ce plan n’est qu’un cadre et il a pour unique vocation de, et c’est paradoxal, laisser toute sa place à l’adaptation. Cela est même nécessaire. Cela vous permettra d’apprendre à vous écouter et à prendre possession de votre entraînement. Ce sont aussi les clés de votre progression !

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