Comment « bien » choisir son plan d’entraînement ?

Voilà bien une question que tous les coureurs souhaitant progresser ou préparer une compétition se posent. Jean-Claude Vollmer, responsable du haut niveau à l'INSEP, y répond.

arrivée coureur

Il existe plusieurs types de plans d’entraînement pour le coureur à pied :

  • Le plan cadre très général : x séances pour atteindre tel objectif sur telle distance.>
  • Le plan individualisé virtuel (je vise tel résultat sur telle distance et mes performances / références ou mon niveau de condition physique sont les suivants, et je peux m’entraîner x fois par semaine).
  • Le plan individualisé avec un visuel réel du coureur par l’entraîneur en situation d’entraînement. 

Si le 3ème type de plan représente la situation idéale de la relation coureur/entraîneur et que le deuxième type est déjà plus aléatoire choisir un plan d’entraînement n’est vraiment pas chose facile.

Pour que ça marche, il faut qu’il y ait conjonction de plusieurs facteurs :

  • Que l’objectif du coureur soit en relation avec le potentiel et les capacités du coureur 
  • Que les contenus « prévisionnels » envisagés par le coach dans sa construction du plan soient bien ciblés à l’objectif du plan virtuel.

Elaborer un plan d’entraînement est une action théorique basée sur des savoirs scientifiques, l’expérience de l’entraîneur, son savoir faire.
L’entraîneur qui construit un plan travaille sur des présupposés – par exemple, il sait par son expérience accumulée au fil des années qu’un débutant (mais en bonne condition) qui veut faire 50mn au 10 kilomètres (un joueur de tennis régulier par exemple) pourra y arriver s’il fait x séances d’entraînement hebdomadaires avec tels contenus bien identifiés.

Ce que le coureur doit connaître sur lui-même :

  • Son niveau de performance actuel : Celui-ci peut être basé sur des performances actuelles, performances antérieures (Si c’est un ancien coureur qui reprend) ou sur des tests simples (test de VMA ou sur une fraction de distance bien étalonnée – un 1000 m , un 2000 m , un demi – Cooper (distance parcourue en 6mn) ou un Cooper (distance parcourue en 12 mn) 
  • Son niveau de condition physique général 
  • Le nombre de séances hebdomadaires que je peux consacrer à l’entraînement et la durée des séances
  • Cibler un objectif réaliste : 45 ou 50mn ou 1 heure sur 10 kilomètres ce n’est pas la même chose et s’entraîner 2 ou 4 x par semaine changent les conditions de la pratique.

Pour être sûr de faire le bon choix de plan, il faut que les présupposés du plan (la création du plan par l’entraîneur) correspondent au profil de celui qui choisit le plan.

Mais des difficultés persistent malgré tout. Faut- il, au cours du processus d’entraînement coûte que coûte, suivre les séances programmées et ce même avec un ressenti de fatigue ou de difficultés notoires ? Comment réajuster les contenus ou le niveau d’exigence des entraînements ? Faut-il à un moment donné revisiter l’objectif et ce à quel moment ?

Un plan cadre et/ou un plan individualisé virtuel présenteront toujours le défaut de ne pas permettre ce qui est l’essence même de l’entraînement c’est-à-dire l’ajustement permanent et continu de la charge en lien avec les retours perçus par l’athlète ou constatés par l’entraîneur.

C’est la véritable limite de ce type de plan d’entraînement.
L’idéal est d’avoir un entraîneur qui ne soit pas virtuel mais quelqu’un qui vous voit régulièrement, vous suit et adapte la charge de travail et les contenus en fonction de l’évolution de votre capacité de performance. L’entraîneur va, comme un artiste peintre, apporter des modifications à son œuvre en cours de réalisation, faire des retouches…

Pour bénéficier de cette situation, le mieux c’est d’aller dans un club de la FFA où des entraîneurs qualifiés pourront vous apporter leur savoir faire. Et si vous ne voulez pas ou ne pouvez adhérer à un club, tentez d’être le plus objectif possible et apprenez à vous écouter.

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