Cyclistes en piste !

Le développement récent de vélodromes couverts tend à démocratiser l’usage de la piste. Un exercice extrêmement enrichissant, y compris pour les non cyclistes.

Le beau vélodrome couvert de Saint Quentin (lire Vélodrome de Saint Quentin, suivez le guide) va sur ses deux ans. Ceux de Grenoble et Bordeaux ont vu pousser des cousins à Roubaix ou à Bourges. « Désormais, tout cycliste peut aller s’offrir sa session de piste comme on irait à la piscine ou la patinoire, nous précise Emmanuel Brunet, Manager Général du Haut Niveau / Performance à la FFC. Les entreprises exploitant tous ces lieux proposent toutes des créneaux ouverts au public. » C’est-à-dire un passeport pour pédaler tout l’hiver à l’abri des intempéries, même si de nombreuses pistes extérieures continuent d’exister comme la fameuse Cipale de Vincennes et ses tribunes classées au patrimoine.

La piste c’est un exercice particulier du vélo. Particulier, car, rappelons-le aux néophytes, il s’exerce avec un vélo particulier. Pas de panique : les exploitants de vélodrome en louent comme ceux des patinoires louent des patins. Le vélo piste fonctionne avec un pignon fixe : c’est-à-dire qu’il ne comporte pas de dérailleur et surtout, pas de roue libre. « Seul le pédalage entraîne la machine, qui se stoppe dès que le coureur ne pédale plus, précise notre cadre fédéral. Il n’est donc pas équipé de freins. »  Qu’on se rassure, avant de vous lâcher sur la piste, les vélodromes vous obligent (sauf pour le cas où vous pouvez justifier d’une pratique antérieure de la discipline) à passer par une séance baptême au cours de laquelle un éducateur vous transmettra les premiers rudiments, qui s’acquièrent extrêmement rapidement.

La pratique de la piste est recommandée à tous les cyclistes. « Elle favorise un travail technique optimum : le pignon fixe permet une coordination du pédalage maximale qui minimise les points morts en haut et en bas, précise Brunet. C’est un avantage technique énorme. » Le vélo de piste est le seul de toutes les disciplines cyclistes sans changement de développement. « On choisit donc un développement de base qui se révèle forcément un compromis. Au final, selon les allures, on va effectuer un travail ou sur la force, ou sur la vélocité, qui va forcément se trouver dans les extrémités. On est donc sur une intensité élevée en termes de puissance, mais aussi de coordination. »

L’entraînement sur piste se fait également plus précis : les adeptes du fractionné y trouveront de quoi mesurer simplement leur régularité. « Sur une piste, nous explique notre éducateur haut niveau, pas besoin de capteur de fréquence. Un simple chrono permet de régler son allure sur un tour ou un demi-tour. A haut niveau, les athlètes sont capables de tourner au dixième de seconde prêt sur chaque tour. » Plus besoin de faire confiance au compteur pour sprinter sur 100 mètres précis. Ceux qui iront jusqu’à se tester sur quelques compétitions, ne serait-ce que lors de défis sur des entraînements, développeront un savoir-faire technico-tactique impressionnant à en croire le coach. « Sur la piste, un démarrage un poil trop tard se paie cash. La confrontation permet de progresser sur ses temps de réaction, mais aussi dans son placement ainsi que dans sa faculté à « frotter ».

Fréquenter un vélodrome c’est aussi ajouter du ludique à son entraînement. « Les virages, les plongeons donnent un aspect enivrant qu’à vélo on ne retrouve que dans le BMX. On voit de plus en plus souvent des routiers pros venir effectuer des séances sur piste, ils adorent ça. On roule vite, il y a des sensations proches de la glisse, c’est du jeu ! » Un jeu d’autant plus sympa que, contrairement à la route, on peut venir s’entraîner avec des copains de différents niveaux : le plus fort n’aura pas à attendre le moins bon de longues minutes au carrefour suivant !

Tous ces attraits ludiques ne s’adressent d’ailleurs pas qu’aux cyclistes, l’exercice sur piste est recommandé à tous, runners, pratiquants de sports co ou autres. « Le travail en puissance musculaire et la grosse sollicitation cardio sont utiles à tous les sportifs. C’est un complément comme peut l’être la natation. » A l’heure où les ciels mauvais vont se faire quotidiens, on ne saurait que conseiller à tous, d’entrer enfin en piste !

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