Avec les ostéopathes sur le marathon de Paris 2012

Ecouter, soigner, rassurer

Durant les trois jours du Running Expo et dimanche 15 avril, jour du marathon de Paris 2012, des ostéopathes sont au service des coureurs. Une équipe de 27 personnes, de l’école Idheo de Nantes, encadrée par Jean-Michel Jarry.

équipe ostéo Running Expo marathon de Paris 2012

Ils se relaient, trois jours durant, pour poser leurs mains d’experts sur les corps des coureurs. Des coureurs qui s’apprêtent à prendre le départ du marathon de Paris. Alors certes, courir 42 .195 kilomètres s’est démocratisé au cours des dix dernières années, mais cela reste « un défi », comme le rappelle Jean-Michel Jarry (à droite sur la photo ci-dessus). Ostéopathe, enseignant à l’école Idheo de Nantes (école d’ostéopathie), il est comme chez lui au Running Expo qu’il fréquente depuis plus de dix ans. Lui qui intervient beaucoup dans le monde de l’automobile, prend toujours autant de plaisir à retrouver sa « famille » de la course à pied. Et la réciproque est vraie, sa popularité au sein des allées laissant peu de place au doute.

Chaque année, il reçoit donc, avec ses élèves, les coureurs à quelques jours – et parfois la veille – du grand départ. « La dernière semaine avant un marathon est vraiment particulière », rappelle le spécialiste. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de « faire du jus, comme on le dit dans notre jargon ». En clair : baisser le kilométrage au profit de la récupération. « Le corps se retrouve en état de manque ». En manque, notamment, de toutes ces hormones sécrétées pendant de si longues semaines et donc il se retrouve privé. « Certaines douleurs peuvent apparaitre à ce moment-là. On voit souvent des personnes arriver vers nous en nous disant : « Je n’ai vraiment pas de bol, je me suis bien entraîné, et c’est maintenant que je me fais mal, juste avant de courir mon marathon ». Dans ces cas-là, les zones les plus réactives sont le dos, le bassin. On a peu de douleurs du style tendon d’Achille. Car si c’est le cas, c’est que le syndrome était déjà présent avant ».

La tâche des ostéopathes est donc de déterminer quelles douleurs sont dues à cet état de manque et quelles sont celles qui ont une autre origine. Autre mission : rassurer. « Certains viennent sans ressentir de douleurs particulières. Mais ils sont en demande d’une confirmation que tout va bien, d’une sorte de caution officielle », explique Jean-Michel Jarry.

Tous les ans, l’ostéopathe reçoit aussi des coureurs trop peu préparés. « Ils ont souvent décidé de courir un marathon par défi. Ils n’ont pas vraiment eu le temps de se préparer, n’ont presque pas fait de sorties longues. Et n’ont pas forcément l’hygiène de vie adéquate. Je les avertis, mais après, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent ».

Et bien sûr, il y a ceux qui, blessés, n’y croient plus vraiment et se dirigent vers le coin des osthéo « en dernier recours ». Avec, à la clé, parfois de belles histoires. « Je me souviens d’une hôtesse de l’air, l’an dernier. Elle avait fait de l’équitation et s’était blessée au genou. Elle était venue me voir le samedi et pensait vraiment ne pas pouvoir courir le dimanche. Finalement, elle a couru ». Ces moments-là, ces réussites, Jean-Michel Jarry les savoure. Notamment quand, sur la ligne d’arrivée, certains lui « tombent dans les bras ». « Un réel plaisir ».

En parallèle du Parc des Expositions, les athlètes Elite sont aussi pris en charge par l’équipe d’ostéopathes. Un tout autre univers. « Ce sont comme des voitures de courses, ils sont bien réglées. Nous sommes là pour peaufiner des détails. Et parfois, il faut aussi savoir ne rien faire », explique Jean-Michel Jarry qui s’occupe également du marcheur Yohann Diniz dans sa préparation olympique.

Toujours guidé par son envie « d’aider les gens », Jean-Michel Jarry  rappelle l’importance de respecter « des coupures ». « C’est un des messages les plus difficiles à faire passer aux coureurs », confie-t-il, bien conscient que l’activité physique devient parfois « comme une drogue ». Il lance donc un ultime conseil à tous ceux qui franchiront la ligne d’arrivée du 36ème marathon de Paris. « Après la course, il faudra s’accorder une période de repos, de coupure ». Et en profiter, peut-être, pour prendre soin de son corps, dans son ensemble, auprès d’un(e) ostéopathe. « C’est quasiment le moment le plus adapté pour le faire, car le corps est moins en pression et plus disponible ».

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