Lepape-info : Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’approche de ces Mondiaux ? Hâte de commencer ?
Denis Lemeunier : Oui, parce que je suis parti depuis longtemps. J’étais au meeting de Lausanne le 4 juillet (il a pris la 6ème place du 1 500 m, ndlr), puis au Meeting Areva à Paris le 6 (il a terminé 7ème du 1 500m, ndlr). Ensuite, je suis allé en stage à Aix-les-Bains, et nous sommes arrivés à Lyon en début de semaine. Là, je me sens prêt, la piste est sympa, il fait beau. Donc ça donne envie d’y aller. Comme je commence dès le premier jour de compétition, je n’aurai pas le temps de gamberger !
Lepape-info : Vous êtes engagé sur 10 000m (samedi 20/07), 5 000 m (mardi 23/07) et marathon (dimanche 28/07), quels seront vos objectifs ?
D. L. : Sur le 10 000 m et le marathon, je pense qu’il y a un coup à jouer. Un podium peut être envisageable. Le marathon, notamment, c’est toujours un peu particulier. Il fait chaud et à la fin des Mondiaux (la course est programmée le dernier jours des championnats, le dimanche 28 juillet 2013, ndlr), certains seront peut-être un peu entamés. D’ailleurs, je le serai peut-être aussi ! (sourire). Mais cela peut être une course assez ouverte. Beaucoup de pays ont amené des jeunes qui vont vite mais qu’on ne connaît pas vraiment. C’est un peu une année de transition, après les Jeux Paralympiques. Toutes les grosses pointures ne sont pas là, parce que c’est difficile de se remotiver après un tel événement.
Lepape-info : Et vous, comment avez-vous géré l’après JO ?
D. L. : Je suis rentré dans un état minable. Très fatigué. Ca s’est d’ailleurs terminé en septicémie. J’ai dû me reposer. Et puis j’ai retrouvé l’envie de m’entraîner. Et de préparer des marathons. En début d’année notamment, je me suis bien ré-entraîné. J’ai fait des stages aux Canaries puis à Malte, dix jours avant le marathon de Paris où j’avais la patate ! (sourire).
Lepape-info : En effet puisque vous avez remporté l’épreuve (voir les résultats). Vous avez d’ailleurs connu un mois d’avril intense, comment expliquez-vous cette forme ?
D. L. : C’est vrai que c’était bien. A Boston, malheureusement l’événement s’est mal terminé (la course a été endeuillée par des attentats sur la ligne d’arrivée qui ont fait 3 morts et plus de 260 blessés, ndlr). Mais sinon, j’étais aussi très en forme. Dommage qu’on ait eu le vent de face. Je termine septième (voir les résultats) alors qu’il y avait un très gros plateau.
C’est vrai que cette année, je n’ai plus vraiment de pression. Et j’ai vraiment fait une bonne préparation, axée uniquement sur marathon. Avant, j’étais obligé de plus me disperser. Là, j’ai fait davantage de longues distances, et mieux positionné mes périodes de récupération.
Lepape-info : Même si vous avez tout de même dû vous préparer pour le 10 000 m ?
D. L. : Oui, avec notamment des fartleks un peu plus courts. Mais le 10 00 m se gère bien dans une préparation marathon. Si tu es performant sur marathon, tu le seras sur 10 000 m. Il faut juste se régler pour pouvoir faire quelques accélérations sur 300/400 mètres.
Lepape-info : Ces championnats du monde seront-ils votre dernière sélection en équipe de France ?
D. L. : Oui. C’est parce que ces Mondiaux se déroulent en France que j’y participe. Mais sinon, je n’ai plus envie de ce rythme-là. Je vais me contenter de faire des grands marathons. Et puis, l’objectif ici, c’est aussi d’être avec les jeunes qui arrivent dans l’équipe, et de les aider à se mettre dans le coup. D’autant que j’ai intégré le staff et vais désormais m’occuper de jeunes sportifs en fauteuil à travers une partie de la France.
Pour plus d’informations sur les championnats du monde d’athlétisme IPC Lyon 2013 : le site officiel de l’événement