Marathon de Paris 2013 : Benjamin Malaty a « hâte d’y être »

Dans les allées du Running Expo, son accent chantant du Sud Ouest apporte une touche de soleil. A 26 ans, Benjamin Malaty, premier Français du marathon de Paris 2012, sera une nouvelle fois au départ de l’épreuve parisienne, ce dimanche 7 avril. Avec un objectif assumé : battre son record (2h13mn15s), et se qualifier pour les Mondiaux de la spécialité.

Benjamin Malaty

Lepape-info : Dimanche, vous serez au départ de votre deuxième marathon de Paris, comment vous sentez-vous ?

Benjamin Malaty : Très bien ! J’ai eu une préparation optimale. Avec notamment les championnats de France de cross où j’ai prouvé que mon titre acquis l’an passé (voir les résultats 2012) n’était pas un simple coup d’éclat (il a cette fois pris la troisième place des France 2013, ndlr, voir les résultats). Je me suis blessé à l’automne en stage au Kenya. J’étais un peu en retard début janvier. J’ai participé à la Prom’Classic à Nice avec un temps (29mn29s, voir les résultats) sans plus, mais correct surtout trois semaines de préparation. Ca m’a redonné confiance. J’ai vu l’évolution au fil des semaines. Je n’ai pas eu de pépins. Donc tout va bien. Et j’ai hâte de courir ! Les sensations sont bonnes, maintenant cela reste un marathon…

Lepape-info : Vous revenez à Paris pour la deuxième année consécutive, pourquoi ce choix ?

B. M. : On a la chance d’avoir un grand marathon en France, à domicile, je trouve ça super. On me dit que le parcours n’est pas spécialement roulant, mais je ne m’en plains pas. C’est à une heure d’avion de chez moi (il habite Bordeaux, ndlr), et le fait que ce soit en France simplifie l’organisation. Je ne dis pas que dans le futur je n’irai pas sur d’autres marathons, mais pour les premiers je trouve que c’est confortable d’être dans une sorte de cocon !

Lepape-info : Si vous deviez vos sensations d’aujourd’hui à celles d’il y a un an….

B. M. : Je suis un peu dans le même état d’esprit. Je crois que j’ai mieux assimilé la préparation. Lorsque l’on se lance pour la première fois dans ce type de préparation très exigeante, on a tendance à être souvent fatigué. C’était moins le cas cette année. Je suis moins dans l’inconnu. Ce qui a des avantages… et des inconvénients ! Quand on connaît, on a tendance à se poser plus de questions. Cela dit, je suis quelqu’un qui relativise beaucoup les choses. J’ai très envie de réussir, et je serai forcément déçu si ça ne marche pas. Mais je sais aussi qu’il y a des choses plus graves. Mais je suis un compétiteur, et je donnerai tout ! Tout en restant très humble…

Lepape-info : Quel objectif chronométrique vous êtes-vous fixé pour dimanche ? La barre des 2h10 vous semble-t-elle atteignable ?

B. M. : Faire mieux que l’an passé (2h13mn15s, premier Français, ndlr, voir les résultats) ! Je sais que j’en suis capable. Je vais partir sur 1h05 au semi, sachant que je pars plus vite parce que la première partie est favorable sur Paris. Je préfère donc partir en positiv split. Dans l’idéal, j’aimerais gagner une minute, une minute 30 par rapport à l’an dernier. Deux minutes, ce serait super… Mais je connais mes limites. 2h10, je pense que c’est prématuré. Mais c’est un objectif à moyen terme, dans deux à trois ans, notamment en vue des Jeux Olympiques de Rio (en 2016, ndlr).

Lepape-info : Après votre place de premier Français l’an dernier, vous savez que tous les regards seront tournés vers vous ?

B. M. : Je sais que je suis attendu. Mais je ne me mets pas trop de pression, je sais ce que j’ai à faire. C’est vrai que depuis l’an passé pas mal de choses ont changé…

Lepape-info : Justement, qu’est-ce qui a changé dans votre vie ?

B. M. : Tout ! (sourire) Mon titre de champion de France de cross et ma place de premier Français au marathon de Paris n’ont pas entraîné de retombées immédiates, mais je les constate aujourd’hui. J’ai signé un partenariat avec Kalenji sur quatre ans (il est sous contrat depuis début janvier 2013, ndlr), je peux voir l’avenir de manière sereine. C’est un contrat qui me permet d’amener mon regard de coureur pour améliorer les produits. Je suis hyper bien dans mes baskets et j’ai une réelle envie d’avancer.

Lepape-info : Quel est votre objectif pour la suite de la saison ?

B. M. : Les championnats du monde (à Moscou en Russie du 10 au 18 août 2013, ndlr). Finir premier Français au marathon de Paris me permettrait de me qualifier. Et j’ai vraiment envie de vivre cette expérience internationale, de représenter la France. C’est un rêve de gosse. Si je peux avoir cette chance-là, je la saisirai et mouillerai le maillot. C’est mon objectif de l’année.

Lepape-info : Avec les Jeux Olympiques de Rio 2016 en objectif à moyen terme ?

B. M. : Oui, et ça va arriver vite. Mon objectif sera d’approcher les 2h10 et de passer en dessous. Après, je ne sais pas jusqu’où je peux aller. 2h08… 2h06… Je ne sais pas si j’en suis capable. Aujourd’hui, on a des temps à 2h03, mais c’est un autre monde !

Lepape-info : Comme vous, 50 000 personnes ont réservé un dossard pour ce 37ème marathon de Paris, que vous inspire cet engouement ?

B. M. : C’est une véritable fête. Les coureurs de haut niveau et la masse réunis pour un même événement : on voit ça en course à pied et nulle part ailleurs. C’est magnifique et ça donne envie !

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