Les résultats du Kilomètre Vertical du Mont-Blanc, le 29 juin 2012

Kilian Jornet et Antonella Confortola dans une chaleur assourdissante

Avec un départ donné sous plus de 30 degrés pour les permiers concurrents, le deuxième Kilomètre Vertical du Mont-Blanc a été marqué par la chaleur. Kilian Jornet et Antonella Confortola ont été les plus forts

Antonella Confortola Mont Blanc KV 2012
Antonella Confortola, première féminine

L’échauffement est un rituel avant une course. N’importe quelle course. Le Kilomètre Vertical n’échappe évidemment pas à la règle. Mais pour ce deuxième Kilomètre Vertical du Mont-Blanc, le rituel de l’échauffement avait quelque chose en plus, ce vendredi 29 juin : il se faisait obligatoirement à l’ombre. Le moindre coin protégé du soleil était réquisitionné par des coureurs en quête d’un éventuel endroit où l’air serait plus respirable.

Aux alentours de 16 heures pour le départ des premiers concurrents, le thermomètre affichait environ 32 degrés en plein centre de Chamonix Mont-Blanc. « C’est un peu inhumain de faire ce qu’ils font par une si forte chaleur, non ? », questionne une passante. « Ce qu’ils font », c’est un parcours de 3,8 km avec 1 000 m dénivelé positif. Espacés de 30 secondes, les 300 participants s’élancent donc à l’assaut d’une épreuve autant technique qu’atypique. Les favoris partent en derniers.

Dès les premiers mètres la route s’élève et ça ne s’arrête jamais. Après quelques centaines de mètres, les coureurs passent au pied des télécabines qu’empruntent accompagnants et touristes. « Vivement l’apéro ! », lance une des premières à passer. Sourires et applaudissements des passants massés – à l’ombre – le long de la route. Et quelqu’un de lui répondre, sur un air taquin : « Mais je crois qu’on le boira avant vous ».

Sourire aux lèvres, la courageuse continue, comme tous ses acolytes, à la seule force de ses pieds et muscles mis à rude épreuve. Les lacets s’enchainent, les passages se font plus caillouteux, les relances deviennent pénibles. Vient ensuite le temps des cordes auxquelles on s’accroche pour franchir les passages les plus à risques. Et quand, enfin, les ultimes rochers sont franchis, il faut encore avaler des marches pour filer vers le dernier raidillon menant à l’arrivée.

Kilian Jornet Mont Blanc KV 2012
Kilian Jornet

A l’arrivée, justement, il y a ceux qui se lancent dans un dernier sprint, ceux qui trainent des pieds (et on les comprend !), ceux qui lèvent les bras, ceux qui cherchent (et trouvent) le soutien du public. Ceux qui refont la course, se demandant quels passages étaient les plus difficiles. Ceux qui sont arrivés pile à l’heure (vers 18h10) pour voir la Patrouille de France s’entraîner au dessus de leurs têtes. Ceux qui savourent leur premier Kilomètre Vertical. Comme Georges, 46 ans, venu de Cergy Pontoise en région parisienne. « Ça m’a bien plu ! J’ai pu finir en courant, je m’étais suffisamment économisé pour cela ; je suis notamment parti super doucement. Je fais beaucoup de randonnée, et j’ai retrouvé les mêmes sensations par moment, durant les passages où j’ai marché. La fin de parcours est ludique, il faut mettre les mains ».

A l’arrivée, il y a donc des visages, des sourires, et des hommes et femmes qui se ressemblent. Bien sûr, à voir Kilian Jornet débouler sur la ligne d’arrivée comme une fusée, on se dit qu’il est décidément hors norme. Mais d’emblée, il évoque le côté « amusant » de la fin de parcours. Et « les belles vues dont on n’a pas le temps de profiter, dommage, parce que l’on va trop vite ».  Même son de cloche chez la gagnante féminine du jour. A peine arrivée, l’Italienne Antonella Confortola prend rendez-vous pour l’année prochaine. « J’aimerais bien faire le Marathon ! C’est vraiment très beau ! Demain (samedi, ndlr), je ferai peut-être le Cross, sans prendre de dossard, juste pour voir le parcours et en profiter. En guise d’entraînement. » Quelques mètres plus loin, il y a aussi la Néo-Zélandaise Anna Frost (favorite et finalement arrivée quatrième) qui encourage ses copains dans les derniers mètres.

Bref, sur cette ligne d’arrivée, il y avait des hommes et femmes tous ravis de profiter d’une vue imprenable sur le Mont Blanc. Et contents de respirer un air beaucoup moins suffoquant que 1 000 mètres d’altitude plus bas.

Les résultats

Hommes
1. KILIAN JORNET (Espagne),  00:36:07
2. EMMANUEL VAUDAN (Suisse), 00:38:09
3. CHRISTOPHE PERRILLAT (France), 00:39:01
4. OLIVIER MICLO (France), 00:39:28
5. MATHEO JACQUEMOUD (France), 00:39:32
6. MARCO MOLETTO (Italie), 00:40:24
7. WILLIAM BON-MARDION (France), 00:40:37
8. XAVIER GACHET (France), 00:41:04
9. VINCENT MABBOUX (Suisse), 00:41:36
10. YANNICK BUFFET  00:41:43

Femmes
1. ANTONELLA CONFORTOLA (Italie), 00:45:26
2. CORINNE FAVRE (France), 00:48:09
3. CHRISTIANE NEX (Italie), 00:50:05
4. ANNA FROST (Nouvelle-Zélande), 00:51:09
5. PATRICIA JORIS (France), 00:54:40
6. ALICE NAUDIN (Italie), 01:01:09
7. SOPHIE WECKERLE (France), 01:02:04
8. ANNE RIBOT (France), 01:05:50
9. SISSEL NORVIK (Norvège), 01:07:06
10. STEPHANIE MADANI (France), 01:14:53

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Le classement complet

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