Les championnats du monde et d’Europe de 24 heures, les 11 et 12 mai 2013 à Steenbergen (Pays-Bas)

Ludovic Dilmi : « Avec mon frère Christian on va se challenger »

Gêné par une pubalgie depuis les derniers championnats du monde de 24 heures où il a décroché la médaille de bronze, Ludovic Dilmi sera le fer de lance de l’équipe de France lors des Mondiaux 2013 de la spécialité. Une épreuve qu’il avait à cœur de vivre en famille, aux côtés de son frère, également sélectionné.

Ludovic Dilmi


Lepape-info : Vous venez d’effectuer une semaine de stage à Font-Romeu, quel bilan en tirez-vous ?

Ludovic Dilmi : J’ai pu faire de grosses séances d’entraînement (283 km sur le total de la semaine de stage), et les feux se mettent au vert. Ma pubalgie a bien tenu face aux gros volumes. J’ai pu comparer mes chronos sur des parcours similaires à l’an dernier, ils sont à peu près identiques. Samedi dernier (le 4 mai, ndlr), j’ai fait une séance de 70 km, j’ai bien tenu le rythme. Je suis plutôt content. Je repars plus optimiste qu’en arrivant ! Je ne pense pas avoir retrouvé la totalité de mon niveau de l’an dernier, mais vu ce que j’ai enduré, je suis plutôt rassuré.

Lepape-info : Dans quel état d’esprit étiez-vous avant ce stage ?

L.D. : Je n’avais pu faire que deux semaines à 130 kilomètres, je me disais qu’avec ça je ne pourrais rien faire. Je n’ai pas fait de compétition depuis les derniers championnats du monde (en septembre 2012 à Katowice, ndlr, voir les résultats). Et je n’ai recommencé à m’entraîner que fin mars. Je suis donc hyper court dans ma préparation, et sans repères. J’aurais aimé avoir quelques compétitions tests dans les jambes. Mais à Font-Romeu, j’ai pu faire quelques séances de vitesse et ça a fonctionné. Et puis, j’ai dû affronter des conditions difficiles : du vent, du froid, des tempêtes de neige : je me suis forgé mentalement !

Lepape-info : L’an dernier, vous découvriez l’équipe de France. Après votre médaille de bronze, vous serez cette fois attendu. Quel sera votre objectif ?

L.D. : Je sais que je serai l’un des hommes à abattre (il détient la 4ème meilleure performance mondiale de l’année de 2012, ndlr). Mais je suis pas mal dans l’inconnue. Battre mon record (257.819 km, à Katowice en 2012, ndlr) ? Ca me semble difficile. Je me dis surtout que je vais peut-être changer ma stratégie de course. L’an dernier, je ne m’étais pas arrêté de courir pendant 24 heures. Là, je vais peut-être davantage marcher. Alterner la course et des petites séquences de marche, sur une minute. Cela me permettrait de me reposer un peu. J’ai fait quelques essais, ça passe plutôt bien. A voir…  Autre question : comment va se comporter ma pubalgie ? Je sais qu’elle n’est pas guérie…

Lepape-info : Vous allez partager cette sélection avec votre frère Christian (champion de France de 24 heures en titre), comment abordez-vous cet événement ?

L.D. : Christian est super motivé, il envisage 260 kilomètres (son record est à 251.411 km établi à Vierzon en octobre 2012, ndlr). On va forcément courir ensemble à un moment, c’est clair. On va se challenger, s’encourager. Et je ne m’imagine pas trop décrocher derrière… D’autant que nos parents seront là. Notre mère qui est aussi marathonienne (voir l’article sur Christian et Ludovic Dilmi). Ce sera un élément de motivation supplémentaire.

Lepape-info : Quid des objectifs collectifs ?

L.D. : On vise le podium par équipe (l’équipe masculine et l’équipe féminine avaient décroché chacune la médaille d’argent en 2012, ndlr). Et si l’on se fixe un objectif élevé, on peut regarder vers l’or. Mais les Japonais seront notamment très costauds. Les Allemands aussi. Ça risque de se jouer au kilomètre près. Nous sommes une vingtaine d’athlètes avec des records à 250 km et plus. Il y aura forcément des défaillances, comme tout le temps. Elles peuvent d’ailleurs venir de nous. Mais ça va se jouer à la virgule… D’autant que le parcours n’est pas facile, très tournant. Il y aura beaucoup de monde sur le circuit, car il y a aussi une course open. Ce qui signifie que l’on va devoir faire des extérieurs, sans que cela soit compté. Autre élément : près de la moitié du parcours est pavée. L’an dernier, les pavés nous avaient fait souffrir. Ce n’est donc pas forcément une bonne nouvelle…. 

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