Le Terdav Trail World Tour de Sylvain Bazin

Première étape : sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle entre la France et l’Espagne

Parcourir 1 900 kilomètres à pied, en près de six semaines, entre la France et l’Espagne sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle : c’est le défi que relève en ce moment Sylvain Bazin. A 34 ans, cet ultra runner, journaliste, est parti le 23 avril 2012 d’Aix-les-Bains. Nous l’avons joint sur son parcours.

Syvain Bazin Terdav Trail World Tour 2012

Lepape-info : Vous venez de terminer votre cinquième étape, comment cela se passe-t-il ?
Sylvain Bazin : J’ai eu une étape plus longue que prévu aujourd’hui (vendredi 27 avril, ndlr). Je pense avoir fait environ 50 kilomètres, au lieu de 45… Je me suis un peu perdu ! Il y avait des travaux forestiers, et je les soupçonne d’avoir coupé quelques troncs où il y avait des balises ! Là je suis à Tence (43). Demain (samedi, ndlr), je serai au Puy-en-Velay. Je suis dans le vif du sujet, j’ai déjà fait de bonnes étapes. Pour l’instant, la météo n’a pas été géniale, j’ai eu de la pluie. Et surtout beaucoup de vent !

Lepape-info : Depuis quand travailliez-vous sur ce projet ?
S.B. : Pratiquement un an et demi. J’en ai parlé pour la première fois le 1er janvier 2011. C’est un peu l’aboutissement de toute une démarche dans la course à pied, le voyage d’aventure. Au départ, j’étais un coureur relativement classique. Je courais vite (2h31 sur marathon à 23ans, ndlr) mais sans vraiment trop me focaliser sur le chrono. Assez vite, je suis passé sur trail, sur de la longue distance, en suivant ce que j’avais envie de faire. L’intérêt que j’y ai trouvé, c’est de pouvoir allier les distances avec le voyage, la découverte de pays. Ce Terdav Trail World Tour, c’est le prolongement de cette démarche.

Lepape-info : Outre l’aspect défi physique, il y a aussi une dimension presque spirituelle ?
S.B. : C’est vrai. Je ne fais pas le chemin de Saint Jacques de Compostelle pour des raisons purement religieuses, mais il y a une dimension spirituelle. Je vais mettre mes pas dans ceux des pèlerins. Sur ce chemin, on trouve des gens qui ont différentes motivations. Pour l’instant, je rencontre assez peu de monde, j’ai surtout rencontré des bêtes ! (rires). Mais ça  va venir par la suite je pense.
C’est d’ailleurs un de mes objectifs. Je ne suis pas là pour faire une performance sportive pure, ni pour établir un record. Je veux en profiter pour rencontrer des gens, parler avec eux. C’est aussi pour cela que j’essaie de faire partager au maximum mon aventure, par mon blog notamment. Là, c’est encore relativement simple d’écrire tous les soirs. Ce sera certainement moins le cas notamment dans l’Himalaya (qui sera l’objet de la deuxième étape de son Terdav Trail World Tour, à l’automne, ndlr) !

Lepape-info : Faites-vous les étapes en courant ou en marchant ?
S.B. : J’ai pas mal couru lors des premiers jours. Et aujourd’hui à la fin de l’étape aussi, parce que j’étais un peu énervé de m’être rallongé ! J’ai un petit souci de sac qui n’est pas très adapté à ma morphologie. Je n’avais pas eu l’occasion de le tester avant parce que je rentrais juste du Marathon des Sables. Mais je vais en récupérer un autre au Puy.
Disons que je fais pas mal de marche rapide, entre 6.5 et 7 km/h. L’idée, c’est aussi de me ménager !

Lepape-info : Vos étapes font entre 30 et 70 kilomètres chacune, avec votre sac sur le dos. Avez-vous prévu des jours de repos ?
S.B. : Un seul ! Ce sera le 14 mai  à Saint-Jean-Pied-de-Port (64).

Lepape-info : Quelles sont les réactions des premières personnes que vous avez croisées ?
S.B. : Mon projet les intéresse. Les gens me demandent l’adresse du blog pour pouvoir me suivre. Je n’ai pas rencontré de gens qui me disent que je suis complètement débile, que je vais trop vite. Même si la distance totale les interpelle. L’accueil est vraiment sympa, je pense qu’ils comprennent que je ne suis pas là pour établir un record.

Lepape-info : Vous imaginez-vous reprendre le départ d’une course sur route ?
S.B. : Ça ne me déplairait pas ! Ce serait certainement pour retrouver des sensations de course à pied. Car mes plus beaux souvenirs de sensations de course sont sur route. C’est là que je peux développer ma foulée. Mais je n’aurais pas du tout le niveau physique actuellement. Je ne fais plus du tout de fractionné par exemple. Mais j’aime aussi ces courses populaires, je n’exclus pas l’idée d’en refaire.

Pour suivre l’aventure de Sylvain Bazin : sylvainbazin.blogspot.fr

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