Kilian Jornet secouru sur l’Aiguille du Midi : ses explications

La nouvelle agite les réseaux sociaux : Kilian Jornet a été secouru par le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix Mont-Blanc sur la face Nord de l’Aiguille du Midi, ce 7 septembre 2013. Critiqué pour son équipement trop léger, l’Espagnol s’est expliqué sur son blog.

Kilian Jornet Summits of my life Cervin

« Je ne trouve pas très malin, voire inconscient de se trouver à un tel endroit en baskets ». « Le Mont-Blanc en baskets ! Kilian ou pas faut arrêter les conneries à un moment donné ». Les commentaires fusaient par centaines sur les réseaux sociaux, depuis l’annonce de la nouvelle, par le Dauphiné Libéré : le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) de Chamonix Mont-Blanc a dû intervenir, samedi 7 septembre 2013 en fin de journée, pour récupérer Kilian Jornet (accompagné d’Emelie Forsberg) sur la face Nord de l’Aiguille du Midi. La raison de la polémique : le fait que les deux compères n’étaient, selon certaines sources, que très peu équipés…

Ce dimanche 8 septembre, Kilian Jornet avait d’abord sobrement publié un message sur page Facebook. « Une fois de plus, la montagne nous rappelle qu’elle est la plus forte. On prend des leçons chaque jour. Merci au PGHM Chamonix Mont-Blanc ». Même chose pour Emelie Forsberg. Mais face aux centaines de commentaires, loin d’être tous en leur faveur, et à l’ampleur de la polémique, le Catalan a tenu à s’expliquer, cette fois sur son blog. Précisant qu’il avait déjà effectué cette sortie précédemment avec le même équipement, il ajoute : « On était dans un bon horaire pour sortir largement avant le mauvais temps et avec l’équipement d’escalade (glace et rocher) nécessaire. J’ai été peu prévoyant à penser qu’il y aurait des températures plus chaudes et à ne pas prendre plus de vestes. Dans le dernier ressaut rocheux on a perdu beaucoup du temps en prenant un mauvais itinéraire et en revenant au bon. À 50 mètres du sommet de l’Aiguille de Midi, en voyant que la météo dégénérait très vite, et que continuer pouvait mettre en danger mon accompagnant, on a décidé d’appeler le PGHM. C’est eux qui nous ont sortis jusqu’au sommet de l’Aiguille, sans plus de soucis qu’un peu de froid. Je veux profiter l’occasion pour remercier le travail toujours très professionnel et efficace des secouristes en montagne ».

Kilian Jornet termine en écrivant : « C’est une alerte, que la montagne est dure et même si on est méticuleux elle est dangereuse, et qu’il faut être humble face à elle car nos fautes, surtout quand on est léger, se payent chères. On doit donc accepter et être conscient des risques que l’on veut prendre individuellement et avec les personnes qu’on accompagne, en fonction de nos capacités personnelles physiques, techniques ainsi que de notre expérience ».

Se con côté, ce lundi 9 septembre, Emelie Forsberg a elle aussi publié un texte sur son blog. La Suédoise explique notamment : « A la question : pourquoi se rendre sur l’éperon Frendo en chaussures de running ? Je répondrai que chacun doit trouver sa propre façon de faire. Pour moi, en tant que coureuse et qui aime grimper, j’aime cette façon d’aborder la montagne avec légèreté. C’est comme ça que j’ai envie de faire les choses. C’est comme ça que je me sens bien. (…) Je n’avais pas emmené beaucoup de vêtements chauds. C’était une erreur. (…) Je crois que sans moi Kilian aurait pu descendre en rappel ou trouver une autre solution. Aujourd’hui, les gens qui ne cautionnent pas cette façon d’aborder la montagne en profitent pour dire : « vous voyez, on vous l’avait dit, c’est une mauvaise idée ». Mais nous sommes des êtres humains. Nous faisons des erreurs et on apprend de ces erreurs. Mais ma vision de la montagne reste la même. Rapide et légère. » 

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