GR 34 : Le tour de la presqu’île de Crozon, sur le sentier des douaniers dans le Finistère!

Le GR 34 est un des plus fameux chemins de Grande Randonnée français, et pour cause, l’itinéraire parcourt sur plus de 1800 kilomètres la côte bretonne, de l’Ille et Vilaine au Morbihan. A l’origine souvent à l’intérieur des terres, il est aujourd’hui beaucoup plus côtier et suit souvent les “sentiers douaniers”, en bord de mer. Nous l’avons “testé” durant quatre jours, dans sa partie finistèrienne, sur la presqu’île de Crozon. Une bien belle balade qui invite à revenir en pays breton!

Pratiquer la randonnée en hiver, notamment pendant les vacances de Noël, n’est pas forcément chose aisée. Le choix des parcours, et des régions, est en effet bien plus restreint si l’on veut éviter les conditions trop rigoureuses ou encore ne pas devoir s’équiper de raquettes à neige. Bien que l’hiver soit particulièrement doux, cette année ne fait pas vraiment exception : dans de nombreuses régions, les gîtes sont fermés et les infrastructures, panneaux et signalisations, rangés au placard jusqu’au printemps. Aussi partir sur le GR34 était un choix somme toute très logique : dans cette partie du Finistère, les températures restent clémentes même en décembre et le sentier est tout à fait praticable, exception faite de quelques jours de gros temps et de vent fort, qui peuvent être possibles à cette période de l’année (nous l’avons expérimenté!). Direction donc le Finistère et la presqu’île de Crozon pour quatre jours de randonnée active le long de la côte bretonne, sur cette côte “déchiquetée”, où l’océan s’offre à tous les regards, de pointes en pointes.

Une presqu’île du bout du monde

La presqu’île de Crozon est située au milieu du Finistère, entre la rade de Brest et la baie de Douarnenez, et se caractérise par une forme de croix très caractéristique. Elle n’est pas très peuplée et on marche donc ici entre petits villages et côte sauvage, à travers une belle nature et en appréciant surtout de magnifique vues sur l’océan, les falaises et les roches qui bordent la mer.
Nous avons marché quatre jours sur le GR34 pour accomplir l’intégralité du tour de la presqu’île, qui compte environ 130 kilomètres. Le sentier est très bien tracé mais nécessite tout de même une bonne condition physique : il ne se prive pas de plonger jusqu’au fond des criques pour remonter ensuite plus haut sur les falaises, et de nombreuses côtes bien raides émaillent le parcours ! Le sol, qui peut parfois être boueux, est aussi souvent assez rocheux et nécessite un minimum de vigilance. Néanmoins, on pourra y marcher sans risque et se délecter des panoramas maritimes.
Car le grand point fort de cette randonnée reste les magnifiques vues offertes notamment sur les différentes pointes que le parcours relie. Le premier jour que nous avons effectué sur le chemin s’est révélé plus forestier que côtier, depuis le pont de Térenez où le GR longe un temps l’Aulne maritime avant de parvenir à la crique de Loch, le premier site spectaculaire du circuit, pour rentrer ensuite dans les terres en longeant les installations militaires de la base d’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic, à travers bois.

De pointes en pointesRandonnée Crozon

Même si le sentier est agréable et offre déjà quelques belles vues et de beaux villages à traverser, ce n’est que le lendemain que l’on entre vraiment dans le vif du sujet pour apprécier davantage les beautés de la presqu’île: la pointe des Espagnols offre une vue imprenable sur la rade de Brest et un environnement très sauvage qui fait que l’on se sent un peu au bout du monde… Les vestiges des fortifications de Vauban ainsi que les blockhaus rappellent aussi la dimension éminemment stratégique des lieux, à travers les siècles. Mais c’est bien un sentiment de sérénité qui guide nos pas à travers les hameaux et les falaises. Nous iront ainsi jusqu’à Camaret sur Mer, agréable petite ville tournée vers l’océan. Le lieu reste plutôt animé même en ces temps de vacances de Noël.
Après une belle soirée à Camaret, nous reprenons le sentier le lendemain matin sous une très belle lumière d’hiver : les paysages s’y découpent de façon spectaculaire. Spectaculaire et fascinant, le parcours l’est d’ailleurs tout au long de cette troisième journée, où nous marcherons trente kilomètres de pointes en pointes et à travers un sentier qui longe au plus près l’océan en serpentant à travers plages et falaises. Pointe du Goin, pointe du Toulinguet, pointe de Pen Hir, pointe de Dinan, les sites les plus fameux s’enchaînent alors ! Les panoramas sur les différentes pointes, sur la côte découpée et sur les roches des “tas de pois” (trois gros affleurements rocheux qui émergent de l’océan à proximité de la pointe de Pen Hir) offre un spectacle vraiment sensationnel, d’autant plus que le soleil est au rendez-vous en cette journée d’hiver breton.
Le parcours est très vallonné mais la diversité du paysage et la beauté des points de vues réduit considérablement la fatigue : on se sent porté par ce paysage océanique. Nous irons ainsi jusqu’au cap de la Chèvre, à l’extrémité sud de la Presqu’île.

Quand la tempête souffle…

Le lendemain, alors que je repars seul (mes compagnons de route ont dû rentrer) du même cap de la Chèvre, la météo a radicalement changé : de très fortes bourrasques agitent les pins, des averses violentes mouillent le sol du sentier. La tempête annoncée, est bien arrivée. Des pointes à plus de 120 kilomètres par heure seront mesurées dans le secteur.
Je parcours les 25 kilomètres qui me séparent de la fin de la presqu’île, jusqu’à l’Aber, avant de me résoudre à abandonner. Le vent est vraiment trop violent et comme ce secteur révèle des passages tout de même bien exposés et surtout un paysage presque “méditerrannéen” avec de nombreux pins sous lesquels il ne fait pas trop bons marcher aujourd’hui, je me résous donc à stopper ma marche un peu plus tôt que prévu.
La tempête me laisse tout de même admirer quelques très beaux panoramas, où la mer très formée offre une dimension dramatique supplémentaire, notamment aux abords de l’île vierge et de la belle station de Morgat.
J’aurai aimé pousser jusqu’au bout du bout de la Presqu’île et rejoindre Douarnenez, mais la tempête en décide donc autrement. Même dans le Finistère, les conditions hivernales peuvent donc parfois être contraignantes pour la pratique de la randonnée !

Mais notre périple sur Crozon restera une excellente expérience et l’envie de retourner fouler les sentiers des douaniers bretons est bien là : nous y reviendrons aux beaux jours! Les 1800 kilomètres du GR 34 offrent forcément bien d’autres belles découvertes encore…

 

Le topo Guide pour le tour de la Presqu’île de Crozon par le GR 34 : 

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Le récit de la randonnée :

http://sylvainbazin.blogspot.fr/2015/12/gr34-une-belle-journee-sur-la-cote.html

Pour préparer son séjour sur la presqu’île de Crozon :

http://www.tourisme-presquiledecrozon.fr/

La galerie photo de cette randonnée

 

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