Au coeur du peloton de l’UTMB 2017 avec ces coureurs de l’extrême

Loin des stars des teams Salomon ou Hoka, nous avons croisé durant ce voyage à Chamonix d’autres héros de cet Utmb 2017, ceux qui ont mis 30, 35 ou plus 40h pour venir à bout du mythe haut-savoyard. Et certains ne sont malheureusement pas arrivés à bon port et ne compteront pas dans les finishers 2017. Mais le mérite de l’avoir tenté n’en reste pas moins grand. Rencontre avec ces coureurs de l’extrême.

Julien Goyer

Julien Goyer du SiboTeam et ambassadeur Mizuno : Il abandonne après 11h de course au km67

« J’ai bien sûr eu des problèmes de ballonnements et plus de jus. Malgré tout, ça me confirme que ce format est certainement trop long pour moi. Je vais rester sur des distances de 90km car je m’éclate davantage. Sur une centaine de trails depuis 11 saisons j’ai abandonné seulement 2 fois (UTMB 2016 et 2017) donc quand ça veut pas ça veut pas…Néanmoins j’ai été surpris par une grosse ambiance à Chamonix pour cette 15ème édition qui a réuni toutes les élites mondiales. Un rythme très impressionnant de la tête de course et une incroyable victoire de François. Mais pour moi, j’ai du abandonné au lac Combal avant le lever du jour après 11h de course et environ 67km et 4 000m D+.  Le départ le soir à 18h30 fut difficile à gérer car on attaque directement par une nuit qui était d’autant plus difficile cette année en raison de la météo (froid + neige). Des ballonnements survenus à partir de la montée du col du bonhomme m’ont obligé à m’arrêter tous les quarts d’heure et m’ont pompé toute mon énergie, notamment dans les descentes. Les nombreuses places perdues et la météo annoncée pour les prochaines 24h ont également affecté ma motivation de continuer dans ces conditions. »

 

 

 

Mathieu Bardot, abandon à La Fouly

Mathieu Bardot ici à Courmayeur
Mathieu Bardot ici à Courmayeur

« Le départ est décalé de 30 minutes à cause des conditions météo qui s’annoncent difficile. Environ 1h15 avant le départ je me trouve dans le sas de départ dans les 500 premiers environ, c’est parfait. Le speaker fait monter la pression, je ne sais pas à quoi penser, je suis prêt, les stars du trail sont toutes présentes sur la première ligne… Ca y est, c’est parti ! Courir entre les « bravo », « allez », « bonne course », entendre son prénom à tout bout de champs, cet instant est unique ! La course démarre sur les chapeaux de roues, je me sens super bien comme porté par un petit nuage… Le passage à St Gervais n’a rien a envié à l’ambiance du tour de France lors

du passage des coureurs dans les grands cols ! Tout va bien jusqu’au Contamines, premier point d’assistance. Cependant une sensation inhabituelle m’apparaît à l’arrière des cuisses au niveau du creux poplité. Je me dis que ça va passer… Hélas une douleur s’intensifie en haut de mon mollet droit et rapidement je ne peux plus courir normalement. A Courmayer je ne cours plus du tout à cause de la douleur. J’essaie de serrer les dents, de repenser à tout le travail effectué pour en arriver là mais rien y fait. Au passage à Arnuva je craque et je décide que ma course allait se terminer prématurément à la Fouly, pour me préserver physiquement, où je pouvais rejoindre ma famille qui me suit en voiture. Quelle déception ! Mais rester sur un échec n’est pas dans l’esprit d’un compétiteur et l’appel de la montagne est bien plus fort, je prendrai ma revanche ! »

 

Réactions au ravitaillement de Courmayeur samedi matin

 

Eric Galea et Sandrine Duguay de Salon de Provence (Team Iron Race) terminent 603ème et 604ème en 38h34’10

« Engagés sur l’Utmb depuis décembre Eric court pour la Fondation greffe de vie « ca se passe super bien, on gère nos efforts en commun, un froid cette nuit avec la neige au col de la Seigne on a quand même un peu souffert du froid mais ça va mieux avec le soleil qui arrive. C’est pour moi ma 7ème participation et la première pour ma femme. »

 

Julie Puthoste termine 666ème et 55ème femme en 39h16’27

« C’est ma 2ème participation après l’an dernier, un gros écart de température (40° en 2016 contre -3° cette année). J’ai eu moins d’entraînement cette année pour me préparer. Ce que j’ai changé, je bois plus de thé à chaque ravitaillement pour me réhydrater, c’est sucré, rafraichissant et chaud, ça passe super bien. Les pieds sont bien préparés, j’ai change de chaussettes pour rester au sec et j’ai remis du noc. »

 

GREGORY MOLINARO de Paris 508ème – 192ème V1 en 37h26’44

« Je m’entraine tous les matins 2h sur les buts de Chaumont depuis le quartier des Halles. Je cors en gérant tout du long en courant lentement et surtout en totale aisance respiratoire pour ne jamais être en hyperventilation. C’est la condition qui va me permettre de terminer. Je fais en sorte de ne respirer uniquement par le nez pour pas me mettre dans le rouge. Mon frère est mon assistant et on suit la check-list à la lettre ce qui m’évite de perdre du temps et de ne pas stresser au ravitaillement. Je vois la suite comme le début doucement et sur le même rythme. »

 

THIERRY BOUDAUD du Rhône termine 1319ème et 553ème V1 en 43h58’

« J’ai fait un début de course très encourageant je suis bien parti surement trop vite. Ca s’est bien passé jusqu’aux Chappieux puis j’ai eu des petits coups de somnolence. J’avais prévu de descendre sous les 40h c’este encore jouable car j’avais fait 40h25 l’an dernier. Je vais voir si la petite sieste réparatrice sera bénéfique. Le fait de l’avoir déjà couru est un peu plus car je sais d’aune part que je peux le faire et aussi je sais à quoi m’attendre. L’an dernier j’avais été très fatigué sur la première nuit repoussant au maximum ma première sieste, cette année j’ai davantage anticipé ma sieste m’arrêtant un peu plus à Courmayeur pour le faire une bonne micro-sieste. »

 

FLAVIEN JOURDAIN 8h21’ sur l’OCC

«  Et de 4! Après la CCC, la TDS et l’UTMB, c’est la ligne d’arrivé de l’OCC qui a été franchie dans un chrono honorable de 8h21. Une belle course malgré la météo pluvieuse tout le long. Quel plaisir à nouveau de partager cette OCC avec Nicolas Davoine.  Plus courte donc plus rapide sur le rythme que ses grandes soeurs, nous avons bien gérer notre effort en remontant régulièrement au classement. Quel plaisir aussi de passer Champex le lac, Trient, Vallorcine et la Flégère avec des jambes relativement fraiches à comparer de la fin de l’UTMB ou la CCC. Et quelle arrivée cette année avec une ambiance incroyable dans Chamonix. Des frissons, des souvenirs plein la tête et l’envie de pouvoir continuer à participer à de belles expériences comme celle ci ».

 

 

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