Au cœur du Marathon de Paris 2012

40 000 coureurs au départ d’une course, ça ne passe pas inaperçu. Même dans une ville aussi vaste que Paris. Ce dimanche 15 avril 2012, il suffisait de tendre l’oreille pour le comprendre.

Marathon de Paris 2012

Les Parisiens peuvent en témoigner, ce n’est pas tous les matins que le métro est acclamé quand il arrive dans une station. D’ordinaire, sur la ligne 6 du métro parisien – l’une de celles qui desservent la station ô combien touristique Charles de Gaulle Etoile – la fréquentation se résume grossièrement à des touristes venus photographier à tout va les Champs Elysées, et des travailleurs rejoignant leur bureau. Mais en ce dimanche 15 avril 2012, les costards cravates ont laissé place aux tenues de running, bonne humeur à l’appui.

La rame de métro est donc acclamée à son arrivée dans certaines stations par des coureurs pressés d’en découdre avec ces 42.195  kilomètres dont ils rêvent depuis maintenant de longues semaines. Derniers réglages obligent, on entend ici ou là les bip caractéristiques des cardiofréquencemètres. A la sortie des bouches de métro, place au déclenchement des appareils photos : il faut bien immortaliser ce précieux moment. En descendant les Champs Elysées, on capte aussi quelques derniers bisous adressés par Monsieur ou Madame venu(e) encourager sa moitié.

D’ici et d’ailleurs

Paris offre un marathon « international ». Près de quatre coureurs sur dix viennent de l’étranger. Si les chiffres n’étaient pas là pour le prouver, on l’aurait de toute façon juré rien qu’à entendre parler les coureurs. Des Espagnols, des Allemands, des Néerlandais, des Italiens, des Australiens… depuis l’ouverture du Running Expo, le succès international du Marathon de Paris saute aux oreilles. Mais une fois sur la ligne de départ, tous les accents de France et de Navarre ne font plus qu’un… et laissent place au bruit – celui-là universel – des chaussures sur le bitume.

Un kilomètre plus loin, les spectateurs attendent avec impatience le passage des coureurs sur la place de la Concorde. Et lorsque le peloton fait enfin son apparition, le silence laisse place à une longue salve d’applaudissements. De quoi réchauffer les coureurs dans leurs premières foulées… alors que les bourrasques de vent se font parfois glaçantes et bruyantes.

Sur la place de la Bastille, le public est venu en masse. Il faut dire que l’endroit est stratégique, les coureurs y passent deux fois : au 5ème kilomètre, puis entre les 22ème et 23ème. Au premier ravitaillement, 5 kilomètres après le départ, les crissements de certaines chaussures témoignent de l’état de la chaussée : une vraie patinoire ! « Attention aux peaux de bananes », confirme un coureur ! Quelques minutes plus tard, un des meneurs d’allure des 3h45 coache ses poulains : « Ravitaillez-vous ! ».

Le marathon des supporters

Sous terre aussi, dans les couloirs de métro, le rythme est soutenu. « Il faut qu’on se dépêche, ils vont vite », lance une maman à son fils. Courir un marathon est certes une épreuve, mais encourager un marathonien sur le parcours en est une autre. A la sortie de la station Châtelet, près du 25ème kilomètre, une maman reprend son souffle. « Avec mes trois filles et la poussette, c’est compliqué ! J’espère qu’on n’a pas loupé mon mari… Mais je peux vous dire que j’ai transpiré moi aussi ! »

Les marathoniens puisent souvent de l’énergie dans les encouragements du public. Alors, les spectateurs ne lésinent pas sur les moyens : porte voix, klaxons, hourras, sans oublier d’appeler les coureurs par le prénom inscrit sur le dossard. D’autres se lancent dans des calculs à haute voix pour tenter d’estimer l’heure de passage de leur protégé.

Vient enfin l’heure de rejoindre la ligne d’arrivée pour accueillir ces champions d’un jour. Massés autour des grilles qui délimitent la zone réservée aux coureurs, les spectateurs attendent souvent en silence, masquant difficilement leur impatience et leur inquiétude. Dans le même temps, on entend tinter les médailles que les bénévoles remettent aux finishers. Tandis que sous l’arche d’arrivée, les longues heures de concentration et de souffrance se terminent par d’émouvants cris de joie. Des larmes. Des félicitations. Des embrassades. Des coups de téléphone. Ou encore des reniflements pudiques.

Bras levés, poings serrés, et sourires tous plus rayonnants les uns que les autres offrent aussi un beau spectacle pour les yeux. Car toutes les émotions ne font pas forcément du bruit…

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Quelques photos de ce Marathon de Paris 2012

1 réaction à cet article

  1. Il fallait être courageux aujourd’hui car le vent était très fort. Bravo au coureurs du Marathon 2012 !

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